When Animals Attack: The 70 Best Horror Movies with Killer Animals (English Edition) par [Morgan, Vanessa]

Ces derniers temps, je fais plein de choses. Et je suis allé moins souvent au cinéma. Mais aujourd’hui, double séance pour rattraper le coup ! Un film que je DEVAIS voir (Spider-Man Far From Home) et un autre qui me faisait de l’oeil, parce que vous savez, j’aime les films d’agression animale. Si vous aussi vous aimez les gros crocos, les loups, les requins, voire les lapins féroces, je ne peux que vous recommander un chouette recueil d’articles intitulé When Animals Attack, qui vous guidera vers de très bons films du genre. Vous pouvez également vous tourner, si vous aimez en particulier les requins, vers Bad Requins, un autre ouvrage à l’iconographie particulièrement riche, et indispensable à tout fan de requinographie.

Spider-Man Far From Home (aka Spider-Man 2, mais de la 3e série)

J’avais adoré Homecoming, le premier Spider-Man avec l’excellentissime Tom Holland (même si j’aime les deux autres interprètes du rôle pour des raisons différentes chaque fois), et j’avoue que même si le dessin animé “Into the Spider-Verse” m’a beaucoup plu, c’est vraiment Homecoming ma dernière incarnation favorite du tisseur de toile au cinéma.

ATTENTION, SPOILERS POSSIBLE (je vérifie pas, je suis comme ça, un fainéant)

Far From Home est bon, mais il souffre énormément de n’être qu’un épisode dans la grande “série du MCU”. La majorité des enjeux du film reposent sur des récits extérieurs (tout est lié à Tony Stark et à ce qui lui arrive dans Endgame) et des références à l’univers cinématographique Marvel. Nick Fury intervient assez lourdement (peut-être pour la raison qu’explique la dernière scène post-générique). Bref, on est dans le crossover assumé.

Mais là où Homecoming parvenait à créer la tension grâce à un adversaire parfaitement campé par le formidable Michael Keaton, Far From Home dérape dans la facilité avec un méchant en carton. Jake Gyllenhall est tout à fait crédible en mentor bienveillant et en superhéros venu d’une autre dimension, mais absolument pas en criminel psychopathe. On a beau essayer de donner de la profondeur à son équipe en nous en présentant les membres, ça ne fonctionne vraiment pas aussi bien que la dynamique de celle du Vautour dans Homecoming. Tout ça est plat, les lecteurs de comics voient arriver l’intrigue à des milliards de kilomètres, et les scènes de combat, bien qu’assez fun, rappellent bien trop le premier film (Spidey tentant d’empêcher des gros trucs de péter à la figure des innocents). Bref : absolument aucune surprise de ce côté-là.

Le supporting cast fonctionne en dent de scie : le groupe scolaire mené par deux profs patauds arrache quelques rires, mais ça reste assez lourdingue, niveau série télé, avec des gags un peu neuneus et des acteurs qui en font trop pour qu’on y croie vraiment. Jacob Batalon fait de la figuration en Ned Leeds, en assurant une intrigue secondaire vraiment rigolote, mais qui éclipse complètement son rôle de nerd sidekick du premier film : une grosse occasion manquée, vu que ça faisait vraiment partie du charme de celui-ci. La romance Peter-MJ fonctionne plutôt bien, avec une scène post-générique tout simplement hilarante parce que furieusement réaliste (je me suis toujours demandé comment MJ faisait pour ne pas gerber partout après une voltige avec Spidey dans les films de Raimi).

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Bon ben pour l’affiche… ils ont engagé les gosses qui ont fait le diaporama qui commence le film, hein… Tom Holland avait oublié de cracher son chewing-gum, les couleurs sont dégueulasses et tout est monté au pied de biche. Bref, sorry : c’est bien de la merde.

Et pourtant… pourtant le film est plaisant, il passe comme un épisode de remplissage dans une série : on se raccroche à ce qui marche, on assiste à de beaux numéros de voltige, tante May assure comme une bête, Jon Favreau se dépatouille pas mal… Bref : ça reste un spectacle tout à fait regardable (contrairement au bordélique Amazing Spider-Man 2 qui foirait à tous les niveaux), pour patienter en attendant de vrais bons films du MCU. Espérons un changement de réal pour le suivant (si suivant il y a), parce que Jon Watts vient de prouver qu’il était incapable de se renouveler et qu’il avait dit à peu près tout ce qu’il avait à dire sur le personnage.

CRAWL

Reconstitution d’une scène du flime

A prononcer “craoule”, parce que c’ay de l’anglay. Alors, Crawl est un film de gros alligator, donc on n’y va pas forcément pour le scénario. De ce côté-là, ça marche vraiment bien : les alligators sont bien fichus, les jump-scares sont plutôt futés, et l’ensemble tient la route, avec suffisamment de péripéties pour qu’on ne s’ennuie pas. C’est le genre de truc qu’on peut regarder sans remords pour une soirée popcorn : on passe un bon moment de divertissement rigolo, et des gens se font mordre… What’s not to love ?

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Ali contre Gator.

What’s not to love in Crawl ?

Déjà, des dialogues d’une redoutable médiocrité. Je vous donne un exemple de ce qu’il ne faut pas faire ? SPOILER : à un moment, des voleurs profitent de l’ouragan pour dévaliser une supérette et transportent un distributeur de biftons. Un voleur se plaint que c’est lourd. Sa copine répond : “pense à ce qu’on va faire avec tout cet argent !”

Alors je sais que ça ne va pas vous choquer, comme ça, tout de suite, mais c’est juste le pire truc qu’on puisse faire dire à un personnage : un truc absolument évident, qui ne raconte absolument rien sur le personnage, et formulé sans aucun humour ni style. C’est le genre de truc qu’on voit dans la bulle sortant de la bouche d’un des Rapetous dans Mickey pour meubler l’espace d’une case, mais dans le film, c’est vraiment, vraiment naze. Eh bien tous les dialogues sont écrits comme ça. “Ce n’est pas la maison qui compte, c’est que c’est NOTRE maison.” “Aidez-moi, oh là là je meurs” (oui, enfin presque, hein…).
A côté de ça, quand les personnages ont des informations cruciales à transmettre (“je suis toujours vivante !”, “j’ai tué un des alligators donc une partie du sous-sol est désormais sûre”), ils ferment leur gueule. Franchement, ce qui est plat au début du film devient absolument insupportable vers le troisième tiers : les persos balancent des platitudes sans aucune profondeur, et le dialogue ne tire jamais la situation vers le haut.

Ensuite, les personnages sont souvent sauvés par des hasards. Or, s’il y a bien UN truc qu’on évite dans un scénar, c’est ça. Les personnages peuvent se retrouver dans la merde par hasard, mais il faut qu’ils aient une influence sur les événements pour que l’histoire soit intéressante. A au moins deux reprises, les personnages sont sauvés par un IMMENSE coup de bol qui arrive de nulle part.

Et finalement, le personnage masculin est indestructible (au point qu’on n’a pas peur une seconde quand il est “noyé”) : il se rafistole deux bonnes vieilles fractures ouvertes à coup de scotch et de ficelle, et en avant Guingamp ! D’ailleurs, les blessures ne marquent pas, dans ce film : elles sont quasiment oubliée deux minutes après avoir été infligées.

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Et ça c’est Wally Gator, un dessin animé que je regardais quand j’étais petit.

Je ne suis pas fan de réalisme : en fait, le réalisme, au ciné, je m’en fiche royalement (sinon, je m’étonnerais surtout de voir les autorités envoyer des hélicoptères pendant un ouragan… Les hélicos, vous savez, ces trucs dans lesquels il ne faut pas péter sinon ils partent en vrille…). Ce qui m’ennuie, en revanche, c’est le foutage de gueule. Et à plusieurs reprises, le film part dans cette direction. Le coup des blessures est symptomatique : ce ne sont que des événements sans conséquence, puisque chaque fois qu’un personnage est blessé, il continue à agir comme si de rien n’était.

Le scénario est donc une suite de scènes sans réelle continuité, puisque rien n’a d’incidence sur la suite des événements. D’ailleurs, une fois que les héros ont réussi à s’échapper, une grosse vague… les renvoie dans la maison d’où ils étaient partis. (L’héroïne s’exclame : “non mais vous vous foutez de moi ?”, sans doute à l’attention des scénaristes.) Et on n’en a rapidement rien à carrer d’Ali (je vous jure : l’héroïne du film d’alligators s’appelle Ali) et de son papa indestructible et insubmersible. On est très très loin, par exemple, d’un scénario beaucoup plus intéressant, comme celui de The Shallows/Instinct de survie, que je recommande vigoureusement aux fans de gros requins, et qui est bâti sur le même modèle de la victime prisonnière d’un lieu où rôde un prédateur.

Bon, malgré tout, ça se regarde, et des gens se font manger par de très gros alligators : perso, ça suffit à mon bonheur… encore que… N’allez peut-être pas lorgner du côté de Robocroc avec Corin “Parker Lewis” Nemec : ce film prouve qu’il ne suffit pas d’un alligator un peu agressif pour faire un bon flime de ciména !

Bref : un double-feature plutôt plaisant malgré tout, pas d’ennui, mais pas non plus une grosse envie de revoir ces flimes (surtout le second).