Ah mais il n’arrête plus, vous allez dire ! On (ma merveilleuse épouse et moi) a regardé des films et je vous dis ici ce qu’on en a pensé !

Bullet Train

Dispo depuis peu sur Prime, Bullet Train (le train de la boulette, donc), est un film d’action très très con et très très fun, qui met en vedette Brad Pitt en mode “je cabotine à mort” et qui présente une histoire de gangsters et d’assassins se déroulant dans un train à grande vitesse japonais. Ca fait penser à plein de choses, du ciné de Guy Ritchie (que j’aime beaucoup même si je le trouve parfois un petit peu foireux) aux jeux vidéo en passant par la manie de Tarantino de faire causer les malfrats entre eux pour vous expliquer leur vie, avec des punchlines non-stop, des personnages bien barrés (la palme à Lemon, mon chouchou absolu, à cause de la façon très spéciale qu’il a de juger les gens…), des chorégraphies WTF et une histoire simple mais rigolote.

Honnêtement… je ne sais pas trop quoi en dire : je ne m’en souviendra peut-être plus du tout d’ici demain (mais j’aurai envie de calquer certains PJ ou PNJ sur Lemon). Bref : agréable, pas prise de tête, plein de bonnes idées, du divertissement pur jus. Le genre de cinéma que j’apprécie sans le porter aux nues : c’est beaucoup moins intéressant que les trois films dont je vais parler après, mais ça permet de faire passer un très bon moment !

Onyx the Fortuitous and the Talisman of Souls

Alors celui-là… Avec son affiche à la Jack Burton, son scénar improbable (un introverti va participer à un rituel satanique organisé par un sorcier maléfique dont il est fan), ses persos complètement barrés, Onyx en tête… Je ne sais pas comment vous l’expliquer sans gâcher le plaisir à celles et ceux qui auront envie de le voir. C’est une sorte de film de gamins (façon Goonies ou Club des Cinq) mais pour adultes, avec du cul, de la violence, des morts-vivants et tout et tout. Imaginez Charlie et la Chocolaterie, mais avec un Willy Wonka sataniste : eh ben c’est pile ça. On flaire des influences burtoniennes ici et là, et plein de choses très sympa.

Déjà, il y a Jeffrey Combs en sorcier satanique, et bon, on ne passe pas à côté de Jeffrey Combs quand il incarne un rôle à sa hauteur : celui-là était taillé pour lui et lui va évidemment comme un gant. Ensuite, il y a Andrew Bowser qui incarne le personnage-titre, qu’il avait créé pour TikTok et dont il a fait un long métrage financé par une campagne auprès des fans. A la fois hilarant et insupportable, il représente le centre autour duquel gravite le film, sans être un protagoniste cohérent (les autres personnages sont bien plus intéressants selon moi) ou tout à fait vraisemblable.

Ensuite, il y a des effets spéciaux en live réellement géniaux, avec un creature design qu’on a particulièrement apprécié, constamment too much, un peu comme Onyx. Finalement, on reste un peu sur sa faim avec un final un peu… bon ben c’est téléphoné, vraiment convenu, pas explosif… Bref, c’est un final de film pour enfants ou très jeunes ados : trop simple pour que ça vous bouleverse réellement (de rire, d’émotion ou de quoi que ce soit).

Cela dit, j’ai beaucoup aimé Onyx pour sa générosité : à l’image de son personnage principal, le réalisateur ne doute de rien et fonce en montant le son à 11 sur 10, et on verra bien ce qui se passe. Ca me rappelle beaucoup ces parties de jeu de rôle où le MJ n’a aucun scénario, mais un vrai talent pour décrire ou proposer des situations marrantes : on sait qu’on n’a pas joué dans un chef d’oeuvre, mais on a passé un très bon moment, et c’est exactement le cas ici, avec en bonus des personnages joueurs idéaux pour former une sorte de société de lutte contre les forces du mal (et le teasing d’une suite). Bref : excellente surprise !

Becky

Sorti en 2020, c’était LA grosse bonne surprise du weekend. Un film de home invasion qui sort des sentiers battus et repose sur une question toute conne : néonazis contre teen angst, qui c’est qui gagne ? L’interprète principale, Lulu Wilson, se donne à fond et offre une performance tout en WTF avec expression hallucinée et rage jamais contenue, et ça fonctionne TRES bien si on accepte le postulat de base et si on se laisse emporter, ce qui n’est pas bien difficile. Le film présente un rythme soutenu, des scènes d’action jouissives et une musique vraiment bien foutue. Particulièrement original grâce à une protagoniste hors du commun, c’est un bon, un excellent film pizza et divertissement, très bien monté et impeccablement orchestré, qui dure environ 1h20 (la durée idéale pour que l’action ne s’essouffle pas comme dans 99% de la production actuelle, où on vend du métrage au mètre en imaginant que “plus c’est mieux”). Bref : gros kiff, au point qu’on a enchaîné avec la suite…

Wrath of Becky

Toujours porté par Lulu Wilson, Wrath of Becky… eh ben c’est Becky 2. Et là, c’est le drame.

Là où le premier film fonctionne grâce à la fragilité d’une héroïne qui fonctionne à la rage (au point de virer tranquillement psychopathe), celui-ci nous offre une sorte de Buffy pas attachante du tout, et qui n’est plus QUE psychopathe. Pour justifier un enchaînement de violence digne du premier opus, on a droit à une sorte de mitrailleuse à clichés : toutou enlevé par les méchants, néonazis vraiment pas gentils du tout (et qui commettent un meurtre pour des raisons qu’on a un peu de mal à comprendre… avant de laisser notre bonne vieille Becky libre de ses mouvements), message féministe vraiment pas subtil du tout… Tout ici est caricatural, et le personnage d’origine, qui avait quand même un peu de substance, se dissout complètement dans le peu d’intrigue qui reste. Demeurent quelques flashbacks bien placés, quelques trucs qui font rire ou sourire, mais uniquement parce qu’on se dit : “tiens, là ils ont voulu nous faire sourire”, et … c’est tout. Même les punchlines sont bien moisies, la fin est catastrophique de WTF, et on a surtout envie que ça s’arrête de faire n’importe quoi. Bref, le film oublie que la force du premier volet, c’était justement la modestie de ses enjeux, et un personnage principal qui ne s’exprime que dans l’action… alors qu’ici Becky a une voix off (le premier truc qui m’a fait tiquer, avant une avalanche de machins vraiment ratés). Cruelle déception, donc, on en restera au premier volet !

Et voilà pour le ciné ! On s’est aussi vu Mystic River, qui est toujours aussi excellent, dramatique et bien filmé, avec un trio d’acteurs principaux formidables et une intrigue tendue du slip d’un bout à l’autre.

Peut-être qu’un jour je finira par parler de nouveau de jeu de rôle pur et dur sur ce blog, allez savoir ? A tout bientôt pour de nouvelles aventures cinématographiques, rôlistiques, écoutistiques et liristiques !