Ce week-end, craquage inattendu.Baldur’s Gate 3, pris en vertu de ses cinématiques : pas la peine d’attendre un film D&D, tout est déjà là, avec une fidélité louable envers le matériau de base. C’est très beau, ça commence sur les chapeaux de tentacules, et c’est un vrai enchantement pour les yeux.

Création de perso : c’est aussi l’aspect qui m’a attiré. La richesse du générateur et la beauté des persos créés est à la hauteur de mes attentes, c’est un immense plaisir même s’il manque des options : le jeu est en réalité en early access (et ne présente donc qu’un tiers de la campagne finale, donc une grosse vingtaine d’heures de jeu… voire beaucoup plus si on a envie de rejouer des tas de trucs, d’essayer d’autres builds de perso, etc.). Dès le début, on a une option surprenante : on crée le perso, mais aussi le personnage qui serait son compagnon ou sa compagne idéal.e. Le choix intervient intelligemment dans le récit, je vous laisse découvrir.

Le scénario me plaît beaucoup : c’est infiniment rare, ça n’arrive que lorsque les PNJ sont très bons, et c’est le cas ici. Des stéréotypes, certes, mais qui savent retourner les attentes de temps à autre, avec toujours d’excellents dialogues, tout en cinématiques, ce qui ne gâte rien. Dans le prolongement du scénario : l’originalité des situations. Pas question d’aller tuer des rats dans une cave (même s’il y est fait allusion de façon assez marrante au détour d’une réplique) : on se bat contre des flagelleurs mentaux et leurs séides, et les combats s’enchaînent de façon aussi originale.

Grosse surprise : après les quelques premiers combats contre quelques adversaires, un des combats met en scène pas moins de 17 personnages, dont des gobelins qui ont réellement une personnalité… Ce combat bluffant et tout simple m’a tellement plu que je l’ai rejoué plusieurs fois, de façon différente… Et la suite est à la hauteur : un combat au bord de l’eau pour sauver un gosse de certaines créatures m’a complètement bluffé : tellement inattendu…

Et finalement, c’est le sens de l’exploration et de la découverte qui me charme complètement. Ces trois ogres qui devisent tranquillement dans une ville en feu, vais-je les affronter ? Ou y a-t-il une autre façon de faire ? A la fin d’un combat, un de mes personnage est mort… et soudain survient une cinématique absolument géniale (je parle du magicien) et hilarante…

Mon dernier combat : dans une maison en feu, je cherche à passer les flammes… mais j’ai oublié de faire mémoriser le sort création d’eau à mon prêtre… Pas question de prendre une nuit de repos pour le récupérer : le temps est compté, et de toute façon (j’ai testé), si je reviens le lendemain, les personnages à sauver ne sont plus là ! (Ce qui change des jeux où les situations durent tant qu’on ne les a pas menées à leur terme). D’ordinaire, il faudrait trouver LA bonne solution pour aller sauver les deux personnages pris dans les flammes… mais ici, tout change. Le sortilège de “téléportation” de mon magicien permet déjà d’aller chercher la première victime. Pour la seconde, impossible… tout va trop vite… C’est là que je songe qu’il est possible de passer en mode “tour par tour” même hors des combats”.

Et ça change radicalement la donne. En fouillant le bâtiment je m’aperçois qu’il contient des tonneaux d’eau… Si je les lâchais dans les flammes ? Ca fonctionne ! J’y ai passé une bonne demi-heure, mais ce sauvetage en mode tour par tour (que j’ai dû recommencer à cause d’un jet de dés foireux au pire moment possible) était aussi épique que n’importe quel combat, tout simplement parce qu’il me laissait agir comme dans un jDR sur table.

Dans BG3, les sorts “inutiles” comme “création d’eau” deviennent réellement utiles (surtout au début où les incendies sont nombreux…). Pas de péril complètement “truqué” : l’eau éteint bel et bien les flammes, d’où qu’elle vienne (sortilège, tonneaux…). Cette sensation de liberté est extrêmement rare dans les jeux “d’aventure” très scriptés, suffisamment pour qu’elle paraisse absolument géniale quand on y est confronté ici.

Bref, gros achat (j’achète rarement des jeux AAA à leur sortie en raison du prix prohibitif, mais j’avais une petite réduc qui a aidé à faire passer la pilule), mais aucun regret : je sais qu’au terme de la première partie du jeu, je vais le refaire entièrement avec un build complètement différent, et en testant toutes sortes d’autres options (y compris celles que j’ai complètement foiré).

Gros enthousiasme pour cet opus qui me séduit complètement. J’en reparlerai sans doute au bout d’une trentaine ou d’une quarantaine d’heures (il me faudra bien ça pour finir la première partie : je suis lent, je recommence beaucoup, je me fais souvent avoir sans avoir sauvegardé…).