Bon, ben c’est les vacances, et on a vu des flimes. Et pour une fois, presque que des bons. Très très vite, voilà ce que je vous recommande vigoureusement. La mise en page de cet article sera toute pourrie parce que j’ai la flemme.

Premier flime : Tucker et Dale fightent le mal

Alors ça, on l’avait déjà vu, et comme les meilleures comédies, ce film se laisse revoir avec beaucoup de plaisir, voire davantage de plaisir chaque fois. Deux sympathiques ploucs partent passer des vacances peinardes dans leur “cabane au bord du lac”, une vieille bicoque qui foutrait les miquettes à Jason Vorhees, et tombent sur un groupe d’étudiants et étudiantes particulièrement cons. Un accident survient, et… c’est un enchaînement de trucs horribles et hilarant, les étudiants prenant les deux pauvres Tucker et Dale pour des serial killers des bois façon Délivrance.

C’est fun, bourré de trucs gore, somptueusement joué par des acteurs principaux aux petits oignons, et le duo Tucker/Dale est juste parfait. Le titre français est une belle réussite : c’est ce qu’on fait de mieux selon moi en terme de traduction (eh ouais, même s’il y a un mot anglais… il est délicieusement utilisé ici !). Je vous le recommande, et c’est un film idéal pour une soirée pizza, en plus…

Deuxième flime : Jug Face

Comme on est en pleine période “folk horror” (y a qu’à lire l’excellent article écrit par ma chère et tendre sur le sujet en jeu de rôle), on se fait les plus intéressants représentants du genre, et on ne pouvait pas passer à côté de Jug Face. Une communauté de ploucs aux pratiques cultuelles vraiment curieuses, une histoire particulièrement zarbi et très très malaisante (bicoze inceste et tout et tout), un film extrêmement bien fichu, avec une séquence d’intro géniale et des acteurs au taquet… Le tout affreusement pessimiste, mais où perce toujours quelque chose de profondément humain. Attention, faut avoir le coeur bien accroché quand même, mais si vous êtes prêt à ça, c’est absolument excellent. Note rôlistique : le contexte général, bien que moderne, aurait tout à fait sa place dans un scénario de Dungeon Crawl Classics se déroulant dans la région des Tremblemonts (dans la boîte du Cercueil Enchaîné, qui sortira sous peu).

Troisième flime : Sisu, de l’or et du sang

C’est un petit peu mon chouchou. En moins d’une heure trente, c’est une histoire de vengeance contre des nazis, et ça charcle vigoureusement. C’est somptueusement bien filmé, avec une image de ouf, et c’est en réalité un bon vieux western avec scènes d’action over the top (vraiment vraiment), avec ce côté premier degré qui rendait les séries B si savoureuses à une époque. Un prospecteur trouve un filon d’or à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais des nazis traînent dans le coin… C’est violent (ben oui, encore une fois) mais complètement jouissif, c’est encore un film pizza juste PARFAIT, et c’est une fucking pépite dont je n’avais pas entendu parler jusqu’ici. Si tu aimes l’action délirante avec des gens qui s’accrochent aux avions ou qui survivent à des rafales de mitrailleuse, il faut que tu le voies, tu vas vraiment passer un excellent moment.

Satan’s Skin alias Blood on satan’s claw, alias “La nuit des maléfices” en français (tout le monde ne réussit pas aussi bien que les gens qui ont traduit Tucker & Dale vs. evil)

Un des films fondateurs de la vague folk horror (avec The Witchfinder General et The Wicker Man), datant de 1971, et absolument délirant. L’histoire progresse par elipses, au point qu’il faut vraiment s’accrocher pour capter, les choses sont parfois trop montrées (une scène de viol éprouvante bien trop longue, un plan boobs tout à fait charmant mais qui n’a strictement aucun intérêt dans l’histoire, certains jeux de regards qui durent huit heures, ou au moins dix secondes de trop), parfois pas assez (la vieille bestiole dégueulasse… mais c’est bien, c’est TRES bien qu’on ne la voie pas). La nature d’origine du film, destiné à être anthologie, lui donne une structure complètement bizarre : il n’y a pas de vrai protagoniste, on passe d’une saynète à une autre, on ne comprend pas bien ce qui se passe entre la scène A et la scène B… Mais le film est fascinant, cruel et souvent malaisant, avec un côté très nihiliste même si à la fin… bref, je vous raconte pas. Il faut être prêt à passer sur des défauts flagrants, mais le récit présente une particularité géniale : rien n’est expliqué. Dans cette histoire de sorcellerie, il manque énormément d’éléments pour comprendre le pourquoi, le comment, et même le qui.

Cinquième flime : Infinity Pool

Grosse grosse surprise que ce film qui renvoie de gros échos d’Unknown Armies. Des gens blindés de thunes (ou pas tout à fait) passent de chouettes vacances sur une île paradisiaque (pour eux parce que la population de l’île, elle, n’a pas l’air de trop trop profiter de la vie), mais un accident bouleverse le séjour et dévoile le secret délirant de l’endroit. C’est ultra malaisant (avec encore une fois des scènes psychédéliques et érotiques parfois bien trop longues, même si le côté softporn fait vraiment partie de l’intrigue, pour le coup), et surtout ça pose des tas de questions (ça vaut le coup ensuite d’aller faire le tour des sites qui cherchent à élucider certains mystères du film). Les acteurs sont encore une fois excellents, c’est bien filmé, avec un petit plus : une atmosphère musicale qui souligne le caractère très flippant du film. C’est encore assez dur à regarder, avec des choses vraiment affreuses à l’écran. Je ne connaissais Mia Goth que de nom, mais elle est complètement flippante dans tout le film, dès le début. La malaisance totale, mais un vrai bon film après lequel on est obligé de discuter entre spectateurs, ce qui est plutôt bon signe à mon avis !

Voilà, donc que des films de noël, comme vous l’avez compris en lisant “gore” et “boobs” toutes les deux lignes. Mais honnêtement, bonne pioche. On a aussi commencé “Wrong Turn 2” hier (le premier était très très bon et foutait bien les miquettes), mais on s’est un peu endormis au milieu, alors que le film est vraiment excellent dans le genre slasher semi-parodique. La suite ce soir si on s’endort pas comme des poules !