Avant de reprendre (après une grosse “pause” – oui, entre guillemets, parce que c’était plutôt une grosse période de taf) la liste des flimes de ciména qui ont changé ma vie, un tout petit post pour recommander un excellent petit magazine (enfin, un “mook”… ouais… bah c’est un gros magazine, quoi) : Rétrolazer.
Je commence par les points négatifs : il coûte 12,90 euros et c’est très cher. La question étant : les vaut-il ?
Eh bien oui. Après un premier numéro fourre-tout mais passionnant (avec un article précieux sur la nostalgie Club Dorothée – je vous spoile un peu, mais le Club Do’ en prend un peu pour son grade et c’est une TRES bonne chose), je craignais d’être déçu par le deuxième numéro, mais rien que le sommaire était alléchant : Conan, San Ku Kai, Mask…
Les sujets sont bien traités, et les auteurs/autrices citent leurs sources. Malgré quelques rares pages très dispensables (la BD moyennement drôle et l’article remplissage consacré à une pub…), on a là des articles bien documentés, avec des points de vue inédits (celui sur Conan cite abondamment Patrice Louinet et propose une lecture du personnage plus authentique et un vrai retour aux sources), parfois agrémentés d’interviews très sympa (comme celle du comédien qui interprétait Komenor dans San Ku Kai). Au rayon des reproches, j’ajouterais qu’il reste de la pub et que ça me pourrit mon groove (bon, c’est quatre pages sur 148 donc on va dire que c’est pas grave), et que l’article consacré aux nanars (et au ciné turc en particulier) est vraiment pauvre : la moitié consiste à raconte le film, l’autre moitié est peu informative et pas très drôle… on est loin de l’optique des excellents ouvrages Nanarland, et l’article m’a dissuadé d’acheter Nanar Wars, des mêmes auteurs, qui me faisait pourtant de l’oeil : pas suffisamment de recul pour que ce soit intéressant. A côté, on découvre les coulisses de Bitoman dans une interview qui regorge d’infos et d’anecdotes, ou on suit l’histoire de NIntendo au travers de la suite d’un entretien avec Satoru Okada, tout aussi instructif.
Bref, Rétrolazer va rejoindre ma liste des magazines indispensables auprès du génial Rockyrama, qui n’usurpe pas son titre de
“meilleur fanzine de l’univers”. Avec son look suranné et ses images ahurissantes (on y trouve des affiches alternatives, des pubs, des extraits de magazines japonais), Rockyrama cache bien son jeu de magazine incisif, aux articles extrêmement finauds et à l’analyse souvent originale. Au début, je vérifiais le sommaire avant d’acheter le mag, mais désormais, c’est une acquisition obligatoire (une fois encore malgré un prix élevé, 12,50 euros), et je commence à chiner les numéros qui me manquent.
Rockyrama est arrivé juste au bon moment pour moi : celui où j’ai cessé de lire Mad Movies (dont je n’avais pas manqué un numéro depuis le 89, si ma mémoire est bonne) parce que je m’ennuyais devant les articles… (Exception : les hors série Mad Movies sont toujours aussi bons, même si je m’abstiens quand ils ne concernent pas mes films ou auteurs favoris.)
Je recommande particulièrement le numéro spécial (200 pages, 30 euros) Rockyrama Vidéoclub, qui est un vrai catalogue des films pizza-copains.
Puisqu’il faut mentionner un défaut : l’orthographe et Rockyrama… ça fait deux. Les numéros les plus anciens, en particulier, regorgent de pétouilles et autres vilaines fautes, mais la tendance s’inverse peu à peu.
Si vous voulez tenter l’expérience, allez chiner à la Fnac ou mieux, dans une bonne librairie ciné, un ancien numéro consacré à un film que vous aimez : il y a fort à parier que vous vous retrouviez comme moi à guetter ensuite les prochains numéros chez votre libraire favori.