Après une grosse partie de Starfield because jour de repos, je peux le dire : j’aime le jeu et je le considère pourtant comme un jeu fainéant. Ou plutôt, un jeu où l’effort n’a pas entièrement porté sur les bons aspects.
C’est difficile de décrypter pourquoi un jeu ne “fonctionne pas réellement”, alors qu’on arrive à s’amuser avec.
J’ai quand même trouvé UNE clef de décryptage, justement en déverrouillant un coffre avec une clef (enfin, un machin, là, j’ai oublié le nom).
L’univers de Starfield ne me met pas dans une situation “science-fictionnelle”. Certes, j’évolue dans une grande ville pleine de gratte-ciels élégants, puis à bord d’un vaisseau spatial, en maniant des armes futuristes… mais au bout du compte, je passe mon temps à déverrouiller des coffres avec un petit jeu d’astuce, à combattre de gros monstres et des bandits, à transporter un sac depuis le PNJ A jusqu’au PNJ B. Tout ça sous un vernis de SF somptueux, certes…
Mais hier, ça m’a fait un choc : j’étais dans une base, avec plein de méchants spatiards (très bon terme pour traduire “spacer”, c’est un des bons aspects d’une trad en demi-teinte, capable du meilleur comme du… ben pas du pire, mais du carrément moins bon), et je me suis dit : “bon ben comment je peux les bloquer, tactiquement, est-ce que je peux manipuler les consoles pour bloquer des issues ?”
Non.
“Est-ce que je peux libérer ce gros machin sur une grue pour qu’il leur tombe dessus ?”
Non plus.
“Est-ce que je peux dépressuriser un compartiment pour que…”
Non, je te dis.
En fait, je pouvais leur tomber sur le râble avec des mines ou avec ma pétoire.
Eeeeeeet… ben ça m’a embêté. Le jeu ne me donne pas le choix des stratégies, et reste campé sur ses acquis jeuderôlistiques : exploration du paysage, scène de discussion, mission, baston. Parfois de manière répétitive. Très.
Baldur’s Gate 3 (désolé de toujours comparer, mais on a deux jeux sortis dans la même période et qui explorent tous deux le RPG sous des angles certes différents, mais au bout du compte assez complémentaires) propose tellement d’options pour résoudre les situations ! Et ce sont des options réellement différentes !

L’univers SF de Starfield ne me propose jamais de résolution “SF”. Certes je fais des choix (qui ne m’ont pas l’air de s’étoffer alors que je fais grimper ma compétence Persuasion à donf’… c’était plus fun dans Fallout et Cie, où on voyait les nouvelles options octroyées par la compétence apparaître…), mais ils tombent toujours à plat, et je n’ai même pas l’illusion d’une véritable décision (comme dans BG3… où cette illusion est quand même très réussie, et où certains choix débouchent réellement sur de grosses différences).

Avec tout son univers de mille planètes, Starfield ne me donne pas autant l’impression d’un JDR que le prélude de BG avec sa toute petite zone… C’est assez frustrant. Je me contente de “résoudre” les situations à coups de grenades (ça marche bien), mais plus j’avance, plus j’ai affaire à un jeu de tir dont j’entrevois difficilement les évolutions tactiques (je sens que je vais tirer plus fort et plus précis… mais ça va se limiter à ça). Seule rédemption : la science et la fabrication de potions… euh, de médicaments qui vont améliorer mes chances dans certains domaines.

Et malgré toutes ces récriminations, je me suis beaucoup amusé ! (sauf pendant certains combats spatiaux ultrafrustrants où les adversaires me vaporisaient en attaque frontale à quatre sans que j’aie le temps ne serait-ce que de dévier ma trajectoire). Le jeu est quand même fun, il propose un univers cohérent (bien que vu et revu cent fois), et si ce genre d’atmosphère est votre came, vous allez sans doute adorer. Mais comme de mon côté, il me faut un peu plus pour entrer dans la sf semi-hard (la demi-molle science fictionnelle ?), le jeu est assez anecdotique. Je sais que d’ici quelques dizaines d’heures (voire bien avant, tel que c’est parti, car la découverte de nouvelles planètes ne m’a vraiment pas procuré l’effet waou), je vais passer à Sea of Stars ou à un autre jeu du Game Pass.
Mais si ça se trouve, je vais être super agréablement surpris avant ! Starfield reste assez bon, et assez spectaculaire, pour que j’aie envie d’y refaire un petit tour ! Mais en attendant, j’ai trouvé la raison pour laquelle j’avais tant de mal à m’impliquer : sous son vernis SF, Starfield conserve vraiment ses mécaniques de fantasy habituelles (ça fonctionnait très bien dans Fallout, le postapo et la fantasy ayant énormément en commun à mes yeux) sans rien ajouter de réellement SF (excepté les combats spatiaux… meh, et encore…) !