Je parlais il y a peu (sur les rézosossio) de quelques jeux marquants, et en particulier de Guardians of the Galaxy, que j’ai trouvé hilarant, avec un doublage qui défonce tout. Je me suis aussi fait THe Last of Us, qui est bien le chef d’oeuvre qu’on dit, et je commence la suite (un prodige de level design jusqu’ici).
Et puis hier, est arrivé un jeu que j’attendais depuis un bout de temps (surtout après son dernier et génial trailer avec Jensen Ackles). Beaucoup de gens l’ont comparé à Bioshock, qui était le tout premier jeu qui m’a fait penser que oui, il pouvait y avoir un vrai scénario de ouf dans un jeu vidéo.
Et Atomic Heart est lui aussi une vraie leçon de jeu vidéo.
Alors c’est vraiment pas de bol, par contre, parce que c’est une leçon de ce qu’il vaut mieux éviter.
Le jeu est splendide. C’est beau, cette uchronie est formidable, avec des paysages à couper le souffle, une inventivité dingue et des robots à stachemou assez phénoménaux. C’est raide bô.
Après, ça se gâte. Entrée en matière à la Bioshock avec découverte visuelle de l’univers : check. On y est quand même TRES passif. Comparé à celle de Bioshock premier du nom, ou même du dernier en date, ben… on tourne la tête. Et on marche. Et euh… ben c’est tout. OK, c’est quand même beau, et la parade de robots du début m’a bluffé. Mais on se fait un petit peu chier, quand même.
Le scénario. Euh… Ben c’est le vilain Enculov qui a fait des trucs chelous et alors les robots foutent la merde. Le scénario, c’est ça. On va pas se le cacher, c’est pas ouf. Du tout.
Et alors au début y a une petite mamie qui utilise des bazookas, hilarity ensues.
Alors l’humour, voilà… C’est euh… c’est juste chié. Et pas bien chié en plus. Hier, dans le 4e épisode de The Last of Us (qu’on regarde avec un peu de retard), il y avait des jokes de papa complètement nazes, mais amenées avec un tel talent qu’on ne peut pas s’empêcher de se marrer (surtout la dernière). C’est la mise en scène, le jeu d’acteurs et le montage de la série qui transforment une blague pourrie en moment extraordinaire. EX.TRA. OR. DI. NAIRE.
Dans Atomic Heart, le protagoniste dit dès le début, en voyant un truc technologique : “ha, on n’arrête pas le progrès, on se croirait dans un roman de science fiction.”
Alors là, heureusement que c’est un jeu à la première personne, sinon le mec se retournerait vers la caméra pour faire un clin d’oeil.
Et on aurait envie de lui mettre des gifles. Ce qui, curieusement, est quand même le cas pendant tout le jeu. Le major Netchaiev est juste… ben, un blaireau, quoi. C’est un abruti de premier ordre, complètement insupportable, qui utilise un vocabulaire ordurier en PERMANENCE, et la VF en rajoute une louche histoire qu’on comprenne bien qu’il est trop cool. Et croyez-moi, je n’ai jamais autant regretté qu’on n’ait pas l’option de faire fermer sa mouille à un protagoniste de jeu vidéo, parce que c’est un plaisir de le voir se faire dessouder comme une merde (ce qui arrive souvent parce que le jeu est DUR).
Netchaiev est sans doute le plus mauvais héros de jeu vidéo ever. C’était pourtant pas compliqué de faire un héros cool, qu’il soit perclus de doutes comme celui de Bioshock ou cloné à partir d’un poil de Captain America dans les derniers Wolfenstein. Là, il a sans doute été cloné à partir d’un poil, mais j’ai une petite idée de l’endroit où ils sont allés l’extraire.
Bref, il est INSUPPORTABLE. Vraiment.
D’emblée on a droit à un enchaînement de trucs où on ne peut rien faire, où des PNJ vous parlent (enfin, vous envoient chier) pour vous expliquer vaguement un contexte dont vous n’avez pas grand-chose à foutre, et pour ne rien arranger, le tutorial a été réalisé avec les genoux (et des genoux pas en bon état). Genre les messages qui vous expliquent le combat s’affichent pendant le combat, tronqués, et disparaissent au bout de deux secondes (vraiment).
Pour faire évoluer votre perso, vous passez par une interface robotique à voix féminine qui la joue comme si vous étiez en train de lui faire le cul à la hussarde (vraiment), humour, ha ha ha.
Vous sauvegardez votre progression à partir de points de sauvegarde. Habilement répartis n’importe où, en 2023. Elden Ring aussi, vous me direz, mais Elden Ring avait toute une explication méta très habile et son gameplay tirait parti de cet aspect (en vous forçant à ne pas trop prendre de risque de peur de perdre vos points d’évolution – je sais plus comment ils s’appellent dans Elden Ring).
Bref, il y a énormément d’aspects… ben, foireux, tout simplement, dans ce jeu. Je vais quand même continuer : c’est dur mais pas infaisable, l’utilisation des pouvoirs semble fun (même si les explications d’utilisation, elles, sont à chier), et bon, je laisserai tomber quand ça deviendra trop redondant.
Mais c’est un jeu vidéo à l’ancienne, dans son principe. Un corpus ludique assez abouti, avec un habillage visuel satisfaisant, mais un scénario, des dialogues, des tutos et des mécaniques narratives dépassés et franchement foireux. Ca va rester un jeu vidéo, pour moi. Je vais jouer. Après avoir fait The Last of Us, où tout est parfaitement millimétré, où les dialogues sont si impeccables que la série télé reprend des passages au mot près, c’est quand même pas la même expérience. Ce sera un panpan boumboum. Wolfenstein, aussi série B soit-il, faisait trouzmille fois mieux dans sa façon de raconter les choses (et le protagoniste n’était pas un sérieux connard, ça aide).
Bref, déception, mais bon, c’est “gratuit” sur le GamePass donc ça n’est pas si décevant que ça.
J’attendais juste davantage, et surtout, quelque chose qui s’éloigne un peu de cette forme d’humour ras des pâquerettes (je rappelle que je suis fan de l’humour des films MCU, donc vous pouvez imaginer ce que ça donne).
Je recommande quand même de le tenter, mais d’éviter de l’acheter au prix fort. Cela dit, je n’y ai joué que trois heures… mais au bout de cet essai, j’étais vraiment soulagé de me faire une petite partie de Timesplitters (le 1 et le 2 sont à moins de 2 euros sur la boutique Xbox en ce moment, je dis ça, je dis rien).