ImagePar-delà les Confins de la Bordure de la Frontière des Limites (et même plus loin si ça se trouve…)

 

J’ai passé une bonne partie de mon temps, l’année dernière et au début de celle-ci, à travailler sur la traduction du nouveau jeu de FFG consacré à l’univers Star Wars : Aux Confins de l’Empire. On peut donc supposer que je ne suis pas entièrement objectif sur cette gamme. Mais ça n’empêche : je crois être capable de reconnaître un bon jeu quand j’en vois un, y compris lorsqu’il ne sort pas de chez Edge Entertainment, pour qui je travaille (j’ai déjà dit tout le bien que je pensais, par exemple, d’Apocalypse World, de Tenga, et je ne manquerai pas d’écrire un petit billet sur la petite perle qu’est Hexagon Universe).

Aux chiottes Star Wars !

Au fil de la découverte des films de la « deuxième trilogie » (La Menace fantôme et les suivants), ma passion pour l’univers Star Wars s’est éteinte. J’ai vu les deux premiers au ciné, et si j’en ai apprécié le côté grand spectacle, c’était dans l’attente que le troisième soit un véritable couronnement, une apothéose, qui bouclerait de façon spectaculaire toutes les intrigues, et justifierait la tiédeur de ces deux mises en bouche par de stupéfiantes révélations. Il se trouve que j’ai loupé ce troisième film au ciné et que je l’ai donc vu à sa sortie en DVD (histoire de bien placer le contexte : voir un film au ciné ou en DVD, pour moi, c’est kif kif, le spectacle est le même et la différence ne me fait donc ni chaud ni froid). Et là, l’horreur. Je ne vais pas me livrer à une énumération de ce que je déteste dans ce film : pour moi, c’était de la merde. Dès que le DVD est sorti du lecteur, je suis allé le mettre en vente sur ebay, tellement ma réaction avait été viscérale (ce n’est pas une façon de parler : j’ai pris le DVD au sortir du plateau, je l’ai rangé dans son boîtier, j’ai fourré le boîtier dans une enveloppe à bulles, et il s’est vendu dans l’heure ; le lendemain, il partait au courrier).

Depuis lors, je n’ai plus touché, de près ou de loin, à Star Wars. Entre la galaxie lointaine, très lointaine et moi, c’était terminé. Sauf que.

Le retour du Jedi

Lorsqu’on m’a annoncé que FFG avait créé un jeu de rôle Star Wars (bof) disponible en bêta (rebof) avec un système de dés inédits inspiré de Warhammer V3 (rerebof), j’ai dit… Ouais, enfin, vous vous doutez, quoi.

Un petit coup d’œil à la bêta moche ne m’a pas plus convaincu. L’austérité de la mise en page me décevait, et franchement, le système ne me semblait pas intéressant. Quant aux dés : simple gadget pour ré-exploiter le système Warhammer et vendre du plastique.

Je ne me suis donc pas du tout intéressé à la bêta.

Jusqu’à ce qu’on ait une idée de ce à quoi allait ressembler le Kit d’Initiation : dans une boîte carton au format supplément Warhammer, il y aurait tout le matos nécessaire pour « commencer l’aventure », comme on dit dans les émissions de télé-réalité.

Et le Kit est arrivé. « On ne juge pas un livre à sa couverture », paraît-il. Mais pour les jeux de rôle, c’est différent : l’aspect visuel constitue la première accroche, et puisque le propre du jeu de rôle est de permettre l’immersion dans un univers, pouvoir contempler l’univers en question de ses yeux est primordial.

Les illustrations du Kit étaient splendides. Elles reprenaient les thèmes récurrents de Star Wars (le robuste wookie, le contrebandier audacieux, le droïde élégant, la mercenaire impitoyable) dans un style moderne et dynamique. Le tout sans racolage (pas de danseuse en string dans des poses suggestives) : un système de JDR qui n’a pas besoin de boobs pour se vendre, faut vraiment qu’il soit sûr de son coup, l’auteur… Il y avait un plan d’un vaisseau qui imitait le Millenium Falcon/Faucon Millénaire/Millenium Condor/Tourterelle de Mille Ans. Du coup, ça m’a donné envie de lire tout ça…

Je vous donne rendez-vous dans quelques jours pour la suite de ce post, où je parlerai surtout de ces fameux dés bizarroïdes qui constituent l’élégant mécanisme de base de cet excellent jeu. J’espère pouvoir également m’étendre sur le travail de traduction qui se cache derrière un ouvrage tel que celui-là (plus de 400 pages, deux millions de signes…).