Ce vékande, triple séance de rattrapage ciné avec quatre films (enfin, quatre et demi) :
* Ghostland : une Mylène Farmer sobre dans un film vraiment bien fichu, et qui remue vraiment. Et un très beau discours sur le rapport à la fiction et “l’escapisme”. Le film bascule abruptement à un moment et vous fait dire “noooooon”. On peut lui reprocher une certaine complaisance dans sa façon de montrer la violence, et une certaine platitude dans les dialogues du début… mais tout ça est clairement délibéré. Une belle surprise au bout du compte, et l’idéal pour une soirée miquettes à regarder sous le lit au cas où ces foutues cochonneries d’forces du mal y seraient cachées.
* Scary Stories to Tell in the Dark : ne vous laissez pas repousser par les affiches euh… les affiches du film, qui ont l’avantage d’exister, mais c’est à peu près tout. L’intrigue ne va pas révolutionner le film de trouille, ni le film d’ados, ni le film de rien du tout, mais c’est bien fichu, et surtout les personnages sont très sympas. Ne vous laissez pas non plus abuser par le “Guillermo del Toro” en gros sur l’affiche : on est quand même très loin des délires de notre réal mexicain préféré. Du solide, fun et qui ne va pas forcément vous remuer les tripes, donc vous pouvez manger épicé avant.
* A Vigilante : un film qui évoque la violence contre les femmes tout en s’interdisant (contrairement à Ghostland, parfois complaisant dans sa façon de montrer l’horreur) les visions trop choc. Le principe est très sympa, mais c’est surtout dans la description de la maltraitance et du cheminement pour échapper à la perversion que le film est juste. L’idée de cette femme qui a échappé aux violences conjugales et qui joue les “equalizer” est un poil grossière : c’est trop beau pour être vrai… Mais lorsqu’il aborde les divers aspects des violences en question (et en particulier la difficulté pour les femmes de s’affranchir de leurs tortionnaires), il évoque beaucoup de choses très justes. On peut lui reprocher de ne pas creuser énormément le sujet, mais il se laisse regarde agréablement, et Olivia Wilde (de House) fait bien le taf.
* A Simple Favor (rebaptisé L’Ombre d’Emily en VF… ce qui est vraiment foireux, mais bon…) : Blake Lively, Anna Kendrick, dans un film qui confronte deux personnages aux antipodes l’un de l’autre. Kendrick fait le show (et elle est adorable comme d’hab), Lively porte des tenues ahurissantes (et elle les porte bien) et l’intrigue pseudo-hitchcockienne tient la route (même si elle a tendance à se diluer sur la fin et si la comédie noie souvent l’effet choc). Bon, si vous appréciez Anna Kendrick, c’est un film obligatoire. Si vous n’appréciez pas Anna Kendrick, quel genre de monstre êtes-vous ?
Un challenger :
* The Lighthouse : un noir et blanc splendide (en même temps, c’est toujours beau, le N&B, vous avez déjà vu une critique de film où on vous dit : le N&B est complètement chié dans ce film ?), Robert Pattinson excellent, Willem Dafoe égal à lui-même (c’est à dire constamment génial)… La qualité de la photo est excellente, et c’est vraiment bien fichu…
Mais je vous avoue que devant ce genre de film, je me fais toujours un peu chier. C’était déjà le cas avec The Witch du même réalisateur : tout respire l’intelligence, la maîtrise et le soin… mais en terme de satisfaction émotionnelle, c’est un peu “hit or miss”. Soit on se laisse emporter par un spectacle qui reste exigeant soit on a l’impression que ça tourne quand même beaucoup en rond.
Il y a beaucoup de gens qui considèrent par exemple les films Marvel comme des films jetables : on les voit, on les oublie…
Pour moi, the Lighthouse est également un film jetable. Je l’ai vu, il m’aura marqué par certaines images, mais je n’ai aucune envie de le revoir. Qu’est-ce que ça dit sur le film ? Sur moi ? Bref, pas une claque magistrale : c’était magistral, mais un peu comme un cours en amphi. Pour que je m’y intéresse de nouveau, il faudrait peut-être que je lise une analyse détaillée et que je me rende compte que le film raconte des tas de choses, parce que là, j’en suis plutôt au stade “tout ça pour ça…”.
Bon, faut que je voie plein d’autres choses, j’ai loupé plein de films sympa !