Starfield – Episode 2, suite de ma reuviou


Après une grosse partie de Starfield because jour de repos, je peux le dire : j’aime le jeu et je le considère pourtant comme un jeu fainéant. Ou plutôt, un jeu où l’effort n’a pas entièrement porté sur les bons aspects.
C’est difficile de décrypter pourquoi un jeu ne “fonctionne pas réellement”, alors qu’on arrive à s’amuser avec.
J’ai quand même trouvé UNE clef de décryptage, justement en déverrouillant un coffre avec une clef (enfin, un machin, là, j’ai oublié le nom).
L’univers de Starfield ne me met pas dans une situation “science-fictionnelle”. Certes, j’évolue dans une grande ville pleine de gratte-ciels élégants, puis à bord d’un vaisseau spatial, en maniant des armes futuristes… mais au bout du compte, je passe mon temps à déverrouiller des coffres avec un petit jeu d’astuce, à combattre de gros monstres et des bandits, à transporter un sac depuis le PNJ A jusqu’au PNJ B. Tout ça sous un vernis de SF somptueux, certes…
Mais hier, ça m’a fait un choc : j’étais dans une base, avec plein de méchants spatiards (très bon terme pour traduire “spacer”, c’est un des bons aspects d’une trad en demi-teinte, capable du meilleur comme du… ben pas du pire, mais du carrément moins bon), et je me suis dit : “bon ben comment je peux les bloquer, tactiquement, est-ce que je peux manipuler les consoles pour bloquer des issues ?”
Non.
“Est-ce que je peux libérer ce gros machin sur une grue pour qu’il leur tombe dessus ?”
Non plus.
“Est-ce que je peux dépressuriser un compartiment pour que…”
Non, je te dis.
En fait, je pouvais leur tomber sur le râble avec des mines ou avec ma pétoire.
Eeeeeeet… ben ça m’a embêté. Le jeu ne me donne pas le choix des stratégies, et reste campé sur ses acquis jeuderôlistiques : exploration du paysage, scène de discussion, mission, baston. Parfois de manière répétitive. Très.
Baldur’s Gate 3 (désolé de toujours comparer, mais on a deux jeux sortis dans la même période et qui explorent tous deux le RPG sous des angles certes différents, mais au bout du compte assez complémentaires) propose tellement d’options pour résoudre les situations ! Et ce sont des options réellement différentes !

L’univers SF de Starfield ne me propose jamais de résolution “SF”. Certes je fais des choix (qui ne m’ont pas l’air de s’étoffer alors que je fais grimper ma compétence Persuasion à donf’… c’était plus fun dans Fallout et Cie, où on voyait les nouvelles options octroyées par la compétence apparaître…), mais ils tombent toujours à plat, et je n’ai même pas l’illusion d’une véritable décision (comme dans BG3… où cette illusion est quand même très réussie, et où certains choix débouchent réellement sur de grosses différences).

Avec tout son univers de mille planètes, Starfield ne me donne pas autant l’impression d’un JDR que le prélude de BG avec sa toute petite zone… C’est assez frustrant. Je me contente de “résoudre” les situations à coups de grenades (ça marche bien), mais plus j’avance, plus j’ai affaire à un jeu de tir dont j’entrevois difficilement les évolutions tactiques (je sens que je vais tirer plus fort et plus précis… mais ça va se limiter à ça). Seule rédemption : la science et la fabrication de potions… euh, de médicaments qui vont améliorer mes chances dans certains domaines.

Et malgré toutes ces récriminations, je me suis beaucoup amusé ! (sauf pendant certains combats spatiaux ultrafrustrants où les adversaires me vaporisaient en attaque frontale à quatre sans que j’aie le temps ne serait-ce que de dévier ma trajectoire). Le jeu est quand même fun, il propose un univers cohérent (bien que vu et revu cent fois), et si ce genre d’atmosphère est votre came, vous allez sans doute adorer. Mais comme de mon côté, il me faut un peu plus pour entrer dans la sf semi-hard (la demi-molle science fictionnelle ?), le jeu est assez anecdotique. Je sais que d’ici quelques dizaines d’heures (voire bien avant, tel que c’est parti, car la découverte de nouvelles planètes ne m’a vraiment pas procuré l’effet waou), je vais passer à Sea of Stars ou à un autre jeu du Game Pass.
Mais si ça se trouve, je vais être super agréablement surpris avant ! Starfield reste assez bon, et assez spectaculaire, pour que j’aie envie d’y refaire un petit tour ! Mais en attendant, j’ai trouvé la raison pour laquelle j’avais tant de mal à m’impliquer : sous son vernis SF, Starfield conserve vraiment ses mécaniques de fantasy habituelles (ça fonctionnait très bien dans Fallout, le postapo et la fantasy ayant énormément en commun à mes yeux) sans rien ajouter de réellement SF (excepté les combats spatiaux… meh, et encore…) !

Starfield, premières heures de jeu


J’ai commencé récemment à jouer à Starfield, “gratuit” sur le Game Pass, ce qui est une bien bonne chose. J’ai eu l’occasion de tester davantage le jeu ce weeek-end, et voilà où j’en suis.
Après avoir fait un certain nombre de missions, adhéré à Constellation et être devenu membre et citoyen de l’UC (la grosse fédération “de base”), j’ai découvert un peu plus l’univers de Starfield.
Et…. bah c’est pas ce qui va vous retourner le cerveau, entendez : plus classique tu meurs. Mass Effect prenait déjà beaucoup plus de gros risques, et l’univers de Starfield paraît vraiment un peu trop propre (en tout cas en début de partie). Certes, il y a quelques chouettes rebondissements liés à l’histoire, très cohérente, de l’univers de jeu (je parle d’une certaine clone et de son “papa”), mais rien qui vous retourne le cerveau.
Les dialogues en particulier sont assez furieusement décevant jusqu’ici. On a presque systématiquement :

1 – L’option normale : je réponds bien poliment et je suis Captain Ethique de Travail.
2 – Bon, d’accord, je vais la faire ta mission, mais *insérer ici commentaire sarcastique*.
3 – Je te pisse à la raie, hi hi hi, comme je suis trop un trickster de l’espace (option 2 : et combien je reçois de thune pour ça ?).

Bref : les dialogues plus originaux et lourds de conséquence de Mass Effect (ou plus récemment de Baldur’s Gate 3, dans un tout autre registre) me manquent un peu, mais c’est déjà l’impression que je ressentais en jouant à Skyrim : c’est beau, c’est vaste, mais punaise comme j’ai l’impression d’avoir déjà vu ça trouzmillions de fois.

L’interface… ça s’arrange. Après quelques heures d’acclimatations, on trouve enfin ses marques et on commence à jongler un peu avec l’inventaire. A côté de ça, l’exploration en pâtit : jusqu’ici, j’ai surtout l’impression de sauter d’une quête à l’autre avec le bouton X histoire de ne pas jouer à un simple walking simulator (parce que PUNAISE COMMENT C’EST CHIANT DE MARCHER DANS NEW ATLANTIS).

Les trajets à pied dans l’environnement urbain sont vraiment longs et pénibles, et on n’y croise pas grand-chose de mémorable. Pour tout dire, Starfield souffre de la comparaison avec Cyberpunk 2077 (eh ouais !) qui offrait un paysage mémorable, capable de raconter quelque chose. Ici, on a tôt fait de faire le tour des quelques dizaines d’affiches placardées dans la ville, et son côté grandiose a du mal à dissimuler sa vacuité.

Les combats sont toujours aussi sympas, avec une bonne impression de soutien de la part du PNJ qui vous accompagne : on prend en tenaille, on contourne, on distrait… bref, ça marche vraiment pas mal. A côté de ça, j’ai tenté la première option “flirt” du jeu avec un PNJ et… boudiou que c’était nunuche. Les PNJ de Baldur’s Gate sont apparemment bourrés d’hormones, mais ceux de Starfield, je dirais que c’est sans doute des somnifères. J’en suis à me dire : ok, il faut que je fasse la romance parce que ça rapporte des avantages mécaniques. Autant vous dire que l’immersion en prend un coup.

Les missions… bah au début c’est pas ça, mais alors PAS CA DU TOUT. Les fetch quests dispensables s’enchaînent, avec visite de grands locaux vides : aller parler au responsable de telle entité politique, obtenir son autorisation, aller parler à l’autre responsable dans un autre bâtiment/une autre planète, obtenir le McGuffin du jour, le rapporter aux autorités, obtenir le droit d’aller sur une autre planète l’insérer dans un lecteur… pfouuuuuuuuuuuuuuuuuu… C’est furieusement dépassé, la montée de tension des enjeux est léthargique… Bref, bof.

Concluture pour le moment : c’est pas si mal, Starfield. Plus j’avance, plus je trouve le jeu daté, à tous égards. Certes, la mécanique de combat tient le coup, mais je la trouve malgré tout un peu “molle” parfois, un peu désincarnée (je ne sais pas comment expliquer ça, mais ça me rappelle un peu Half-Life 2, où j’avais eu l’impression que le moteur de jeu, formidable pour la gestion physique, aboutissait malgré tout à une impression de personnage en chiffon, pas ancré au sol mais rebondissant comme un ballon : ici c’est normal sur certaines planètes, mais pas toujours…). Rien de nouveau sous le soleil.

Les PNJ sont plus beaux que naguère, mais ils conservent cette fixité à laquelle on était habitué dans Fallout et Skyrim. Pas forcément gênant, mais quand on voit Baldur’s Gate et ses persos particulièrement expressifs, la différence pique un peu : Baldur tente une vraie immersion, tandis que Starfield vous donne l’impression de circuler parmi des mannequins. De jolis mannequins, chez qui on saisit parfois une expression authentique… mais des mannequins.

Les quêtes et leur articulation (qui fait qu’on finit vite par se replier sur l’interface de mission pour sauter d’un endroit à l’autre le plus vite possible une fois qu’ils sont explorés) accusent leur âge. Elles présentent toutefois l’intérêt de dévoiler peu à peu l’univers, mais leur côté didactique l’emporte largement sur le développement des enjeux et de la tension : à aucun moment je ne me suis senti personnellement motivé pour sauver tel ou tel perso, ou m’impliquer personnellement, et les dialogues complètement plats n’y sont sans doute pas pour rien. Pas de véritable dilemme, pas de choix éthique ou philosophique, au point que vous pouvez poser une question du genre : “être citoyen de l’UC m’empêche-t-il d’adopter d’autres citoyennetés ?”, et on vous répond “non”. Dans un univers où les trois grosses factions sont censées s’être livré des décennies de guerre et se trouver dans une situation de guerre froide. Ca a fait claquer douloureusement mes bretelles de suspension d’incrédulité.

Pour autant, Starfield n’est pas mauvais : visuellement splendide, apparemment vaste (même si je commence à voir les façades en carton-pâte et si l’illusion aura duré vraiment trop peu de temps, contrairement à celle de BG3), il propose une aventure spatiale originale, orientée hard-SF et lorgnant davantage vers des univers comme celui d’Alien que celui, plus coloré, de Mass Effect. Et pourtant je préfère ce dernier, dans ce qu’il offrait d’original et de novateur pour son époque.

Starfield est un excellent plat réalisé avec une recette convenue mais classique, avec beaucoup de charme. Il me fait le même effet que Skyrim en son temps : j’avais speedé pour le finir au bout d’un moment, parce que je m’ennuyais ferme. Ce n’est pas un jugement de valeur : les jeux de la série Assassin’s Creed et Far Cry comptent parmi mes préférés alors qu’il n’y a sans doute pas plus répétitif et étiré que ça. Pour Starfield, j’attendais une expérience un peu plus profonde, et qui ne s’appuie pas tant sur ma capacité d’immersion pour fonctionner. Je ne suis pas déçu, ça reste un grand jeu, mais il ne va certainement pas changer la face du monde ludique à mes yeux !

Atomic Heart – La bombe qui fait pfffffffffffft…

Je parlais il y a peu (sur les rézosossio) de quelques jeux marquants, et en particulier de Guardians of the Galaxy, que j’ai trouvé hilarant, avec un doublage qui défonce tout. Je me suis aussi fait THe Last of Us, qui est bien le chef d’oeuvre qu’on dit, et je commence la suite (un prodige de level design jusqu’ici).

Et puis hier, est arrivé un jeu que j’attendais depuis un bout de temps (surtout après son dernier et génial trailer avec Jensen Ackles). Beaucoup de gens l’ont comparé à Bioshock, qui était le tout premier jeu qui m’a fait penser que oui, il pouvait y avoir un vrai scénario de ouf dans un jeu vidéo.

Et Atomic Heart est lui aussi une vraie leçon de jeu vidéo.

Alors c’est vraiment pas de bol, par contre, parce que c’est une leçon de ce qu’il vaut mieux éviter.

Le jeu est splendide. C’est beau, cette uchronie est formidable, avec des paysages à couper le souffle, une inventivité dingue et des robots à stachemou assez phénoménaux. C’est raide bô.

Après, ça se gâte. Entrée en matière à la Bioshock avec découverte visuelle de l’univers : check. On y est quand même TRES passif. Comparé à celle de Bioshock premier du nom, ou même du dernier en date, ben… on tourne la tête. Et on marche. Et euh… ben c’est tout. OK, c’est quand même beau, et la parade de robots du début m’a bluffé. Mais on se fait un petit peu chier, quand même.

Le scénario. Euh… Ben c’est le vilain Enculov qui a fait des trucs chelous et alors les robots foutent la merde. Le scénario, c’est ça. On va pas se le cacher, c’est pas ouf. Du tout.

Et alors au début y a une petite mamie qui utilise des bazookas, hilarity ensues.

Alors l’humour, voilà… C’est euh… c’est juste chié. Et pas bien chié en plus. Hier, dans le 4e épisode de The Last of Us (qu’on regarde avec un peu de retard), il y avait des jokes de papa complètement nazes, mais amenées avec un tel talent qu’on ne peut pas s’empêcher de se marrer (surtout la dernière). C’est la mise en scène, le jeu d’acteurs et le montage de la série qui transforment une blague pourrie en moment extraordinaire. EX.TRA. OR. DI. NAIRE.

Dans Atomic Heart, le protagoniste dit dès le début, en voyant un truc technologique : “ha, on n’arrête pas le progrès, on se croirait dans un roman de science fiction.”

Alors là, heureusement que c’est un jeu à la première personne, sinon le mec se retournerait vers la caméra pour faire un clin d’oeil.

Et on aurait envie de lui mettre des gifles. Ce qui, curieusement, est quand même le cas pendant tout le jeu. Le major Netchaiev est juste… ben, un blaireau, quoi. C’est un abruti de premier ordre, complètement insupportable, qui utilise un vocabulaire ordurier en PERMANENCE, et la VF en rajoute une louche histoire qu’on comprenne bien qu’il est trop cool. Et croyez-moi, je n’ai jamais autant regretté qu’on n’ait pas l’option de faire fermer sa mouille à un protagoniste de jeu vidéo, parce que c’est un plaisir de le voir se faire dessouder comme une merde (ce qui arrive souvent parce que le jeu est DUR).

Netchaiev est sans doute le plus mauvais héros de jeu vidéo ever. C’était pourtant pas compliqué de faire un héros cool, qu’il soit perclus de doutes comme celui de Bioshock ou cloné à partir d’un poil de Captain America dans les derniers Wolfenstein. Là, il a sans doute été cloné à partir d’un poil, mais j’ai une petite idée de l’endroit où ils sont allés l’extraire.

Bref, il est INSUPPORTABLE. Vraiment.

D’emblée on a droit à un enchaînement de trucs où on ne peut rien faire, où des PNJ vous parlent (enfin, vous envoient chier) pour vous expliquer vaguement un contexte dont vous n’avez pas grand-chose à foutre, et pour ne rien arranger, le tutorial a été réalisé avec les genoux (et des genoux pas en bon état). Genre les messages qui vous expliquent le combat s’affichent pendant le combat, tronqués, et disparaissent au bout de deux secondes (vraiment).

Pour faire évoluer votre perso, vous passez par une interface robotique à voix féminine qui la joue comme si vous étiez en train de lui faire le cul à la hussarde (vraiment), humour, ha ha ha.

Vous sauvegardez votre progression à partir de points de sauvegarde. Habilement répartis n’importe où, en 2023. Elden Ring aussi, vous me direz, mais Elden Ring avait toute une explication méta très habile et son gameplay tirait parti de cet aspect (en vous forçant à ne pas trop prendre de risque de peur de perdre vos points d’évolution – je sais plus comment ils s’appellent dans Elden Ring).

Bref, il y a énormément d’aspects… ben, foireux, tout simplement, dans ce jeu. Je vais quand même continuer : c’est dur mais pas infaisable, l’utilisation des pouvoirs semble fun (même si les explications d’utilisation, elles, sont à chier), et bon, je laisserai tomber quand ça deviendra trop redondant.

Mais c’est un jeu vidéo à l’ancienne, dans son principe. Un corpus ludique assez abouti, avec un habillage visuel satisfaisant, mais un scénario, des dialogues, des tutos et des mécaniques narratives dépassés et franchement foireux. Ca va rester un jeu vidéo, pour moi. Je vais jouer. Après avoir fait The Last of Us, où tout est parfaitement millimétré, où les dialogues sont si impeccables que la série télé reprend des passages au mot près, c’est quand même pas la même expérience. Ce sera un panpan boumboum. Wolfenstein, aussi série B soit-il, faisait trouzmille fois mieux dans sa façon de raconter les choses (et le protagoniste n’était pas un sérieux connard, ça aide).

Bref, déception, mais bon, c’est “gratuit” sur le GamePass donc ça n’est pas si décevant que ça.

J’attendais juste davantage, et surtout, quelque chose qui s’éloigne un peu de cette forme d’humour ras des pâquerettes (je rappelle que je suis fan de l’humour des films MCU, donc vous pouvez imaginer ce que ça donne).

Je recommande quand même de le tenter, mais d’éviter de l’acheter au prix fort. Cela dit, je n’y ai joué que trois heures… mais au bout de cet essai, j’étais vraiment soulagé de me faire une petite partie de Timesplitters (le 1 et le 2 sont à moins de 2 euros sur la boutique Xbox en ce moment, je dis ça, je dis rien).

Les Gardiens de la Galaxie, zeu vidéogame : 10/10

Je viens de finir le jeu Guardians of the Galaxie de Square Enix sur PS5, et pour la première fois de ma vie, j’ai envie de dire que je lui accorderais une note de 10 sur 10.

Le jeu utilise une version des Gardiens très proche de celle du MCU, mais avec quelques différences. Si vous avez vu les films, vous ne serez certainement pas perdus, mais certains détails pourraient vous étonner. En premier lieu, comme dans l’assez médiocre Avengers, le design des persos ne reprend pas celui des personnages, et surtout des acteurs, de la série de films. On met un certain temps à s’y habituer, mais une fois que c’est fait…

Cette. Claque. Magistrale.

En premier lieu, la technique du jeu est irréprochable. C’est un des plus beaux jeux auxquels j’aie joué tous supports confondus. Au passage, j’ai pu le tester sur Xbox Series X avant de passer sur PS5 (il est présent sur le PS Plus Gamebox Play Store Boutique Abonnement Netflix Games, je me souviens plus du nom de ce foutu service, mais c’est l’abonnement PS5 avec plein de jeux). Petit avantage à la PS5 sur ce point : le joypad de la PS5, avec ses détentes à résistance variable, offre un petit plus, et c’est surtout son haut-parleur interne qui ajoute un peu d’immersion lors de certaines scènes. Pas indispensable, ça ne change pas le jeu, mais c’était apprécié. Visuellement, dès le début du jeu avec son flashback dans la jeunesse de Peter Quill, c’est très, TRES fort, avec en plus un sens du design très élégant, ce qui ne gâte rien.

Côté son, on est gâtés aussi : grosse playlist de titres des années 80 (avec Pat Benatar !!! Yay !) plus musique orchestrale façon MCU quand il faut. C’est très bon, et la musique s’intègre au gameplay, ce qui est une très bonne idée.

Dans GotG, vous ne dirigez qu’un personnage, Peter Quill allias Star-Lord, mais vous disposez également de commandes permettant de déclencher certaines attaques de vos partenaires. Au début, c’est assez frustrant, car la lisibilité de l’action pourrait en pâtir. Pour tout dire, lors de mon premier essai du jeu, j’ai été assez désarçonné : j’ai joué comme dans un jeu de tir ou un beat them up, alors que la dimension tactique du jeu est bel et bien présente (et indispensable lors des combats les plus tendus du slibard). Et… ben ça ne marche pas : on se fait vite trucider à moins de passer en mode facile (qui tue tellement la difficulté et l’intérêt que j’y ai renoncé après dix minutes).

Il faut réellement apprendre à gérer l’équipe, et c’est très futé, étant donné que c’est un des thèmes de la franchise : unir des personnages aux caractères différents dans une équipe et une famille de « misfits » galactiques. Il va donc falloir non seulement canarder les ennemis, mais avoir une vision globale du champ de bataille pour aider vos alliés ou les faire intervenir de la bonne façon contre les ennemis appropriés. Ca demande un peu de finesse, mais une fois qu’on maîtrise, c’est particulièrement jouissif ! D’un bout à l’autre, les combats sont bien équilibrés, toujours fun à jouer et jamais complètement frustrants (même s’il y en a quelques-uns d’assez costauds, même le casual gamer que je suis en est venu à bout à force de persévérance). Et quand vous vous faites démonter… vous pouvez demander une réunion d’équipe pour booster le moral de vos coéquipiers, et c’est là qu’une des chansons des années 80 commence à jouer pour vous donner la patate !

À cet aspect baston s’ajoute un petit côté énigmes/exploration simple mais marrant : il faut utiliser les capacités des divers Gardiens pour débloquer des passages au fil de l’aventure, et c’est vraiment amusant et efficace. D’autant que le jeu fait quelque chose de TRES finaud, et c’est là que je vais commencer à justifier mon 10/10.

Quand vous êtes bloqué, les autres personnages vous donnent des indices.

Pas sous forme d’encadrés à l’écran qui vous sortent de l’immersion du jeu, non. Pendant les dialogues parlés, vos coéquipiers vous disent des trucs comme : « je crois que Peter Quill s’est perdu », quand vous partez dans la mauvaise direction. Dans certains cas, un des personnages vous guide vers la bonne destination. En terme de level design, c’est tout simplement magistral : alors que j’ai tendance à me paumer dans pas mal d’univers, ici, sans la moindre carte, sans flèches à l’écran pour me diriger, je ne me suis jamais perdu, j’ai toujours su ce qu’il fallait faire, je ne suis jamais allé chercher une soluce une fois bloqué. Chaque fois, les indices fournis verbalement par les autres Gardiens ont suffi à me ramener dans la bonne direction, ce qui est vraiment unique (je sais qu’il y a plein de jeux qui donnent des indices, mais aucun ne les donne 1) aussi subtilement 2) dans le cours de la conversation des PNJ ; les indices ne sont jamais extradiégétiques, et c’est un tour de force magistral).

Les conversations, parlons-en.

J’ai fait le jeu en VF audio sous-titrée VO, juste pour voir, au début… et j’ai conservé ce mode jusqu’au bout (d’ordinaire, je bascule presque systématiquement sur la VO sous-titrée VO ou VF, selon le jeu, mais quasiment toujours sur la VO audio en tout cas). Le deuxième tour de force du jeu, c’est sa traduction et son adaptation.

Les personnages parlent en PERMANENCE dans les Gardiens de la Galaxie, ça papote sans cesse, y compris dans les combats. J’ai récemment testé un jeu qui utilisait aussi ce principe, Xenoblade Saga 3 sur Switch. Et sur Switch… déjà, c’est VO (japonaise) ou doublage anglais, donc pas de bol pour les francophones uniquement, et surtout… C’est une véritable cacophonie ! Les PNJ se contentent de balancer des noms d’attaque ou des répliques planplan histoire de fournir un fond sonore. Au bout d’un moment, c’est assez agaçant et ça ne sert pas à grand-chose.

Dans Guardians of the Galaxy, les personnages balancent sans cesse des bons mots, et de vrais bons mots DRÔLES. Et non seulement ces blagues sont excellemment traduites ou adaptées (contournant parfois d’exquises difficultés idiomatiques), mais elles sont interprétées par des comédiens talentueux. La voix française de Drax m’a un peu ennuyé au début, car je m’étais habitué au doubleur du film, mais ça s’est vite effacé devant le talent énorme de toute l’équipe (avec un coup de chapeau particulier au doubleur de Rocket, qui défonce tout). On est devant un travail d’une justesse formidable, où le choix des mots, des intonations et de la diction fait immédiatement prendre la mayonnaise et vous plonge dans l’univers des Gardiens.

J’ai éclaté de rire à plusieurs reprises en jouant.

Parfois, devant un jeu, j’ai un petit sourire genre « hi hi hi, je vois ce que vous avez fait, là, c’est drôle ». Je n’avais jamais éclaté de rire devant un jeu (Note : si, Octodad. J’ai éclaté de rire devant Octodad. D’un bout à l’autre du jeu. Mais c’était pas à cause des DIALOGUES), et ça m’est arrivé très souvent. En fait, l’expérience de ce jeu a été totalement… cinématique pour moi. Je faisais partie du « film ».

La volonté d’offrir une expérience de ciné est claire ici, avec de grosses cinématiques (particulièrement digestes, alors que c’est un truc que je déteste dans la majorité des jeux, et qui m’empêchera sans doute à tout jamais de faire le moindre Metal Gear Solid), un générique de fin (hu hu hu…) et une séquence post-générique façon MCU (franchement, restez jusqu’au bout). Lorsque vous êtes confronté à des choix de dialogue, ils sont toujours bien vus et ne trahissent jamais le personnage (contrairement au genre de choix qui vous sort immédiatement de la fiction en vous proposant une réplique absurde, juste « parce que c’est marrant »). D’ailleurs, ces choix de dialogue… vous allez devoir les faire pendant que vous vous baladez…

Dans GotG, vous explorez plusieurs planètes assez stupéfiantes, et parfois, aller du point A au point B pourrait être vraiment, VRAIMENT gonflant. Ici, la conversation constante ponctue ces passages. Et le jeu vous laisse l’occasion d’INTERVENIR pendant ces conversations de vos camarades, généralement pour prendre le parti d’un d’entre eux contre un autre. Ca n’a pas vraiment d’influence technique, mais c’est une technique d’immersion particulièrement bien vue.

Tout se réunit pour vous donner l’impression de faire partie d’une équipe, d’une équipe de personnages VIVANTS et non de « PNJ ». Et ça passe par des détails tout simplement géniaux. Le plus frappant, pour moi, était le suivant. Dans tout le jeu, vous pouvez exploiter les pouvoirs de vos camarades pour tendre des ponts afin de traverser des gouffres, détruire des obstacles, etc. À vous de dire à Groot de faire pousser des branches pour couvrir un abîme. C’est un mécanisme qui n’est pas utilisé à outrance, mais qui peut devenir fastidieux : on voit le petit marqueur de pont, on demande à Groot, allez, suivant, circulez y a rien à voir.

Sauf qu’à un moment, Groot réagit tout seul. Il déploie le pont sans que vous ayez rien demandé. Ce petit moment de rien du tout m’a complètement épaté. Je me suis demandé si je n’avais pas lancé la commande par inadvertance. Non, d’autant que Star-Lord le souligne verbalement en félicitation Groot pour son initiative. Ce tout petit détail m’a complètement happé dans l’univers des Gardiens (bon, quand c’est arrivé, j’y étais déjà absorbé depuis longtemps…).

L’univers lui-même est riche et COHERENT : les lieux proposés ont une histoire, et surtout, les personnages y sont intimement liés. Aucun détail n’est anodin (pensez à fermer la porte du frigo !), et cette cohérence permet d’explorer l’histoire de cette version des Gardiens. C’est du worldbuilding de ouf, le tout servi par des visuels époustouflants et de grands moments. D’ailleurs, le thème des liens familiaux joue un rôle essentiel, comme dans les deux premiers films de la série (la bande-annonce du 3e me fait craindre un vieux truc carrément foireux, je le sens hyper mal, mais je le verrai quand même, sachant que j’ai adoré les deux premiers), et certaines scènes m’ont paru particulièrement émouvantes (une certaine scène d’anniversaire). Bref, du côté du récit, c’est énorme.

Et y a Mantis. Sérieux, best personnage de soutien ever.

Et la durée de vie est tout à fait honorable : une bonne grosse quinzaine d’heures pour faire l’intrigue principale, qui va de rebondissement en rebondissement. Au passage, petit détail qui fait aussi la qualité du jeu : vous pouvez mettre en pause à n’importe quel moment (par exemple le temps d’aller préparer la bouffe ou répondre au téléphone), même lors des cinématiques. Ça n’a l’air de rien, mais il y a trop de jeux qui oublient ce genre de petit détail (oui, Midnight Suns, c’est à toi que je pense…).

Tant qu’on y est, Midnight Suns, parlons-en. C’était ma dernière expérience Marvel juste avant GotG, et j’ai adoré certains aspects du jeu, au point de me dire : OK, ça va devenir MON jeu Marvel préféré. Malheureusement, d’autres aspects handicapent le jeu, en particulier ses dialogues médiocres et d’une lenteur de limace sous tranxène. Quand on compare à GotG, c’est le jour et la nuit. Alors que Midnight Suns joue la carte du fan-service à outrance et s’appesantit bien trop sur ces aspect, GotG se suffit à lui-même : même si vous ne captez AUCUNE référence, le jeu a énormément à offrir et ne vous perd jamais.

À la fin de GotG, j’ai ressenti ce que je ressens après un excellent film, ou un super repas. J’étais… repu. Satisfait, pleinement, sans RIEN à reprocher au jeu, mais rien de rien. Je n’ai même pas parlé du design de ouf du grand méchant, de la motion capture impeccable des personnages, de la possibilité d’utiliser le lecteur audio dans le Milano pour écouter des tubes des eighties ou du slip de Fin Fang Foom, mais je vous garantis que c’est une balade absolument extraordinaire. Et à l’heure où j’écris, on trouve souvent le jeu à une trentaine d’euros, à moins que vous soyez abonné·e au Gamepass ou au Playstation Plus (c’est ça, non), auquel cas vous y avez accès sans débourser un centime de plus.

Du coup… j’avais un palmarès de jeux Marvel, un trio de tête. Midnight Suns et Spider-Man, que je mettais au même niveau jusqu’à ce que je finisse Midnight Suns, qui passe désormais après Spider-Man : la qualité du jeu s’essouffle sur la fin (que je trouve carrément bâclée, convenue et pas satisfaisante du tout excepté la scène post-générique), et les dialogues sont… ben c’est quand même vraiment mauvais. Mais Guardians vient de passer DEVANT Spider-Man, parce qu’il n’y a rien à jeter dans ce jeu. Je ne regrette pas d’avoir persévéré après une première impression mitigée (le système de combat est TRES particulier et surtout, au tout début du jeu, vous êtes vraiment sous-équipé face aux adversaires et vous risquez de mourir vite : ça s’arrange très rapidement et le jeu en vaut la chandelle).

Bref : meilleur jeu Marvel ever, et… est-ce que ce ne serait pas LE meilleur jeu auquel j’aie joué ? Difficile à dire (il y a quand même A link to the Past – que je préfère de loin à Ocarina of Time, Bioshock, et pas mal de titres assez costauds…). Disons simplement qu’il figure dans le top ten, haut la main, ex-aequo avec ces jeux et quelques autres.

Je vous recommande vigoureusement de l’essayer, et je remercie du fond du cœur l’équipe responsable de l’adaptation française, traducteurs et comédiens : ils ont tout simplement fait LE meilleur boulot de ce genre dans l’industrie du JV selon moi (à cet égard, le jeu est le meilleur de tous les temps).

Sandy Julien

Sandy Julien

Traducteur indépendant

Works in Progress

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