Double Feature : Spider-Man Far From Home & CRAWL
![When Animals Attack: The 70 Best Horror Movies with Killer Animals (English Edition) par [Morgan, Vanessa]](https://i0.wp.com/images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/51Ryy4VxKwL.jpg?w=1080&ssl=1)
Ces derniers temps, je fais plein de choses. Et je suis allé moins souvent au cinéma. Mais aujourd’hui, double séance pour rattraper le coup ! Un film que je DEVAIS voir (Spider-Man Far From Home) et un autre qui me faisait de l’oeil, parce que vous savez, j’aime les films d’agression animale. Si vous aussi vous aimez les gros crocos, les loups, les requins, voire les lapins féroces, je ne peux que vous recommander un chouette recueil d’articles intitulé When Animals Attack, qui vous guidera vers de très bons films du genre. Vous pouvez également vous tourner, si vous aimez en particulier les requins, vers Bad Requins, un autre ouvrage à l’iconographie particulièrement riche, et indispensable à tout fan de requinographie.
Spider-Man Far From Home (aka Spider-Man 2, mais de la 3e série)
J’avais adoré Homecoming, le premier Spider-Man avec l’excellentissime Tom Holland (même si j’aime les deux autres interprètes du rôle pour des raisons différentes chaque fois), et j’avoue que même si le dessin animé “Into the Spider-Verse” m’a beaucoup plu, c’est vraiment Homecoming ma dernière incarnation favorite du tisseur de toile au cinéma.
ATTENTION, SPOILERS POSSIBLE (je vérifie pas, je suis comme ça, un fainéant)

Far From Home est bon, mais il souffre énormément de n’être qu’un épisode dans la grande “série du MCU”. La majorité des enjeux du film reposent sur des récits extérieurs (tout est lié à Tony Stark et à ce qui lui arrive dans Endgame) et des références à l’univers cinématographique Marvel. Nick Fury intervient assez lourdement (peut-être pour la raison qu’explique la dernière scène post-générique). Bref, on est dans le crossover assumé.
Mais là où Homecoming parvenait à créer la tension grâce à un adversaire parfaitement campé par le formidable Michael Keaton, Far From Home dérape dans la facilité avec un méchant en carton. Jake Gyllenhall est tout à fait crédible en mentor bienveillant et en superhéros venu d’une autre dimension, mais absolument pas en criminel psychopathe. On a beau essayer de donner de la profondeur à son équipe en nous en présentant les membres, ça ne fonctionne vraiment pas aussi bien que la dynamique de celle du Vautour dans Homecoming. Tout ça est plat, les lecteurs de comics voient arriver l’intrigue à des milliards de kilomètres, et les scènes de combat, bien qu’assez fun, rappellent bien trop le premier film (Spidey tentant d’empêcher des gros trucs de péter à la figure des innocents). Bref : absolument aucune surprise de ce côté-là.
Le supporting cast fonctionne en dent de scie : le groupe scolaire mené par deux profs patauds arrache quelques rires, mais ça reste assez lourdingue, niveau série télé, avec des gags un peu neuneus et des acteurs qui en font trop pour qu’on y croie vraiment. Jacob Batalon fait de la figuration en Ned Leeds, en assurant une intrigue secondaire vraiment rigolote, mais qui éclipse complètement son rôle de nerd sidekick du premier film : une grosse occasion manquée, vu que ça faisait vraiment partie du charme de celui-ci. La romance Peter-MJ fonctionne plutôt bien, avec une scène post-générique tout simplement hilarante parce que furieusement réaliste (je me suis toujours demandé comment MJ faisait pour ne pas gerber partout après une voltige avec Spidey dans les films de Raimi).
Et pourtant… pourtant le film est plaisant, il passe comme un épisode de remplissage dans une série : on se raccroche à ce qui marche, on assiste à de beaux numéros de voltige, tante May assure comme une bête, Jon Favreau se dépatouille pas mal… Bref : ça reste un spectacle tout à fait regardable (contrairement au bordélique Amazing Spider-Man 2 qui foirait à tous les niveaux), pour patienter en attendant de vrais bons films du MCU. Espérons un changement de réal pour le suivant (si suivant il y a), parce que Jon Watts vient de prouver qu’il était incapable de se renouveler et qu’il avait dit à peu près tout ce qu’il avait à dire sur le personnage.
CRAWL

A prononcer “craoule”, parce que c’ay de l’anglay. Alors, Crawl est un film de gros alligator, donc on n’y va pas forcément pour le scénario. De ce côté-là, ça marche vraiment bien : les alligators sont bien fichus, les jump-scares sont plutôt futés, et l’ensemble tient la route, avec suffisamment de péripéties pour qu’on ne s’ennuie pas. C’est le genre de truc qu’on peut regarder sans remords pour une soirée popcorn : on passe un bon moment de divertissement rigolo, et des gens se font mordre… What’s not to love ?
What’s not to love in Crawl ?
Déjà, des dialogues d’une redoutable médiocrité. Je vous donne un exemple de ce qu’il ne faut pas faire ? SPOILER : à un moment, des voleurs profitent de l’ouragan pour dévaliser une supérette et transportent un distributeur de biftons. Un voleur se plaint que c’est lourd. Sa copine répond : “pense à ce qu’on va faire avec tout cet argent !”
Alors je sais que ça ne va pas vous choquer, comme ça, tout de suite, mais c’est juste le pire truc qu’on puisse faire dire à un personnage : un truc absolument évident, qui ne raconte absolument rien sur le personnage, et formulé sans aucun humour ni style. C’est le genre de truc qu’on voit dans la bulle sortant de la bouche d’un des Rapetous dans Mickey pour meubler l’espace d’une case, mais dans le film, c’est vraiment, vraiment naze. Eh bien tous les dialogues sont écrits comme ça. “Ce n’est pas la maison qui compte, c’est que c’est NOTRE maison.” “Aidez-moi, oh là là je meurs” (oui, enfin presque, hein…).
A côté de ça, quand les personnages ont des informations cruciales à transmettre (“je suis toujours vivante !”, “j’ai tué un des alligators donc une partie du sous-sol est désormais sûre”), ils ferment leur gueule. Franchement, ce qui est plat au début du film devient absolument insupportable vers le troisième tiers : les persos balancent des platitudes sans aucune profondeur, et le dialogue ne tire jamais la situation vers le haut.
Ensuite, les personnages sont souvent sauvés par des hasards. Or, s’il y a bien UN truc qu’on évite dans un scénar, c’est ça. Les personnages peuvent se retrouver dans la merde par hasard, mais il faut qu’ils aient une influence sur les événements pour que l’histoire soit intéressante. A au moins deux reprises, les personnages sont sauvés par un IMMENSE coup de bol qui arrive de nulle part.
Et finalement, le personnage masculin est indestructible (au point qu’on n’a pas peur une seconde quand il est “noyé”) : il se rafistole deux bonnes vieilles fractures ouvertes à coup de scotch et de ficelle, et en avant Guingamp ! D’ailleurs, les blessures ne marquent pas, dans ce film : elles sont quasiment oubliée deux minutes après avoir été infligées.
Je ne suis pas fan de réalisme : en fait, le réalisme, au ciné, je m’en fiche royalement (sinon, je m’étonnerais surtout de voir les autorités envoyer des hélicoptères pendant un ouragan… Les hélicos, vous savez, ces trucs dans lesquels il ne faut pas péter sinon ils partent en vrille…). Ce qui m’ennuie, en revanche, c’est le foutage de gueule. Et à plusieurs reprises, le film part dans cette direction. Le coup des blessures est symptomatique : ce ne sont que des événements sans conséquence, puisque chaque fois qu’un personnage est blessé, il continue à agir comme si de rien n’était.
Le scénario est donc une suite de scènes sans réelle continuité, puisque rien n’a d’incidence sur la suite des événements. D’ailleurs, une fois que les héros ont réussi à s’échapper, une grosse vague… les renvoie dans la maison d’où ils étaient partis. (L’héroïne s’exclame : “non mais vous vous foutez de moi ?”, sans doute à l’attention des scénaristes.) Et on n’en a rapidement rien à carrer d’Ali (je vous jure : l’héroïne du film d’alligators s’appelle Ali) et de son papa indestructible et insubmersible. On est très très loin, par exemple, d’un scénario beaucoup plus intéressant, comme celui de The Shallows/Instinct de survie, que je recommande vigoureusement aux fans de gros requins, et qui est bâti sur le même modèle de la victime prisonnière d’un lieu où rôde un prédateur.
Bon, malgré tout, ça se regarde, et des gens se font manger par de très gros alligators : perso, ça suffit à mon bonheur… encore que… N’allez peut-être pas lorgner du côté de Robocroc avec Corin “Parker Lewis” Nemec : ce film prouve qu’il ne suffit pas d’un alligator un peu agressif pour faire un bon flime de ciména !
Bref : un double-feature plutôt plaisant malgré tout, pas d’ennui, mais pas non plus une grosse envie de revoir ces flimes (surtout le second).
De bons présages – La série taylay
Good Omens
Eh ben. On l’a échappée belle.
Avec tout le respect que j’ai pour les séries britanniques, apprendre l’imminence de l’adaptation de Good Omens/De Bons présages de Terry Pratchett et Neil Gaiman m’avait un petit peu foutu la trouille. Parce qu’on dira ce qu’on voudra : techniquement (je parle d’effets spéciaux), c’est un peu la roulette russe, les séries britanniques. Et dès qu’il y a des effets spéciaux numériques en jeu, je dirais qu’on joue avec plusieurs balles dans le barillet.
Ça ne veut pas dire qu’une série ne vaut que par la qualité de ses effets spéciaux, tant s’en faut. Simplement que… que les CGI c’est le Mal, et que le Mal vieillit super mal (dans ce cas-là, il a déjà pris un sacré coup de vieux quand la série sort sur les écrans…).
Et puis on parle de Terry Pratchett… Si vous n’avez jamais lu Pratchett (ce que je vous recommande, même si ce n’est clairement pas pour tout le monde), il faut que vous sachiez que le bonhomme intégrait une quantité formidable de jeux de mots, d’effets de style amusants et autres plaisanteries dans son œuvre, et qu’il est particulièrement connu pour son utilisation systématique des notes de bas de page comme ressort comique.
Or, une note de bas de page, visuellement, ça n’existe pas.
Atteint par une forme précoce de la maladie d’Alzheimer, Pratchett émit le souhait de voir Neil Gaiman (son co-auteur sur Good Omens) rédiger l’adaptation télévisée du bouquin, un exercice auquel Gaiman se plia après la mort de Pratchett. Mais Gaiman a beau être un formidable scénariste de comics (lisez Sandman, vraiment), sa contribution à des séries n’est sans doute pas aussi remarquable (même si son taf sur Dr Who était tout à fait sympa).
Je ne vous cache donc pas que j’avais vraiment la trouille.
De bons présages
Parce que De bons présages est le livre qui m’a fait le plus rire. Vraiment. C’est celui-là et pas un autre. Je serais incapable de vous donner le titre de mon roman préféré (ou plutôt je vous en donnerais un différent si vous me posiez la question deux fois à un quart d’heure d’intervalle), je ne peux en aucun cas dire quel est mon chanteur ou mon groupe musical favori… mais si on me demande quel est le livre le plus drôle que j’aie lu, c’est De bons présages.
Et je vais vous dire à quel point j’ai adoré ce livre.
Je l’avais acheté un peu comme ça, au pif, en lisant le pitch en quatrième de couv’ et en apercevant des noms que je connaissais un peu : j’avais lu les premiers Sandman que le frère d’une copine – frère auquel je dois une grosse partie de ma culture comics puisqu’il me fit découvrir coup sur coup Watchmen, V pour Vendetta et Sandman – m’avait prêtés. J’avais également lu les premiers romans du Disque-Monde, qui étaient plutôt fun, mais qui ne m’avaient pas encore fait me tordre de rire (ça, ça allait arriver avec Trois Soeurcières). Et en me plongeant dans le bouquin : l’extase.
Vraiment. Le roman parfait, et surtout, hilarant. Les bouquins de Pratchett sont les seuls qui me fassent vraiment rire. Rire : ha ha. Les autres me font sourire, ou m’esclaffer intérieurement, mais aucun ne déclenche de vrais rires sonores. Et celui-là m’a procuré de véritables fous-rires. Cette qualité tenait également à la traduction époustouflante de Patrick Marcel, qui avait fait là un travail épatant et complètement transparent (dans le sens où on ne la “voit” pas et où elle retranscrit le style de l’auteur et son intention) : je m’en suis rendu compte il y a peu en lisant la VO pour la première fois et en découvrant le nom du démon (un choix que je trouve audacieux, les amateurs de vieux bouquins ésotériques de bazar à couverture rouge comprendront pourquoi ; pour les autres, croyez-moi sur parole). Au-delà des choix de termes, c’est un texte splendide, dont on retient forcément des répliques savoureuses, qui sonnent merveilleusement bien en français.
Quand j’ai lu le bouquin, je passais beaucoup de temps avec un de mes meilleurs amis, Fred, et nous partagions toutes nos lectures et nos découvertes culturelles. Arrivé aux derniers chapitres de De bons présages, je n’avais plus qu’une envie : lui faire découvrir ce bouquin. Mais j’avais aussi envie de le terminer.
Fred habitait à une petite vingtaine de minutes de chez moi, à pied.
En y allant pas trop vite, je pouvais faire monter ça à une demi-heure.
Je partis du principe que je lirais une page par minute.
Le trajet ne comportait que très peu d’obstacles de type réverbère contondant.
Dès qu’il ne me resta plus que trente pages, je pris le bouquin, et je partis chez Fred, en lisant sur le chemin.
L’expérience prouva qu’il est extrêmement difficile de lire en marchant, surtout quand on se bidonne en permanence. J’arrivai donc à destination avec quelques pages de retard, que je terminai sur le pas de la porte de chez Fred. Puis je lui passai le bouquin.
Et la série, alors ?
J’ai regardé les deux premiers épisodes hier, avec circonspection, et dans un état d’esprit particulier. Déjà, je sais qu’il est strictement impossible de retranscrire correctement du Pratchett à l’écran (les adaptations du Disque-Monde sont potables… mais on est TRES loin de ce que j’appellerais une vraie réussite, malgré des acteurs méritants : ces téléfilms ont valeur d’illustration, l’intrigue est plutôt sympa, tout le monde cabotine tranquillement, mais au final, eh bien… ce sont des œuvres de fans pour les fans et si on les prend pour elles-mêmes, elles ne valent pas un vrai bon film original… Je ne les renie pas, mais je ne les conseille pas pour découvrir Pratchett). Mais les bandes-annonces étaient plutôt sympas, bien rythmées, et David Tennant en Crowley/Rampa (sérieux : Crowley. Rampa, comme Lobsang Rampa. C’est pas fun, ça ? Bon, allez vous renseigner sur Rampa, vous allez voir, c’est rigolo), ça me titillait un peu. Je me suis donc dit : allez, au pire, c’est du type Disque-Monde et ce sera plaisant. Et ensuite je me relis le bouquin, ce sera cool.
Résultat des courses, le premier épisode est tout simplement génial. Une petite facilité (mais comment faire autrement ?) : il est narré. Yep, il y a une voix off. On lui pardonne, parce que c’est une voix que j’aime énormément, et parce qu’elle transmet en outre un gag vraiment sympa. Et puis, il n’y avait aucun moyen d’expliquer la scène du clin d’œil entre bonnes sœurs, et c’est un de mes moments préférés.
Côté effets spéciaux, c’est… ben c’est de la télé britannique. Les CGI sont un peu foireux quand on les voit, mais assez discrets le reste du temps. Les effets de maquillages sont plutôt sympas, en particulier les yeux de Crowley, qui arbore des lentilles à pupille fendue, pas originales pour deux sous, mais du meilleur effet.

Les acteurs, David Tennant et Michael Sheen en tête, portent littéralement l’épisode sur leurs épaules. Beaucoup de dialogues entre ces deux-là dans le premier épisode, et c’est ce qui fait tout son charme : même si on voit qu’ils s’amusent beaucoup, ce n’est pas au détriment de leur jeu d’acteur et de la qualité de l’ensemble. Si on a lu le bouquin, c’est tout simplement hilarant (j’ai éclaté de rire à plusieurs reprises). Les seconds rôles comme John Hamm et Nick Offerman glissent largement plus dans le « too much », mais comme ils interviennent à dose homéopathique, ça ne gâche pas l’ensemble. Le montage est serré : à aucun moment on ne se dit « ok, ce gag a vraiment trop duré, il serait temps de passer à la suite. » Bref, c’est un vrai très bon moment, la série démarre sur les chapeaux de roues, avec quelques trouvailles visuelles réussies sans pour autant déployer d’énormes moyens (le look des démons et des anges).
Tout cela est bel et bon.
Et puis arrive le second épisode… Et là… Ben c’est bien moins bon. L’absence relative de Tennant et Sheen se fait sentir : les acteurs choisis pour incarner Newton Pulsifer et Anathème Bidule manquent carrément de charisme. La seconde, dont le background me semble avoir été modifié de façon pas très subtile, a bien moins de charme que dans le bouquin. Certes, elle est adorable et fait de gros efforts pour dégager de l’énergie, mais son jeu m’a semblé complètement à côté du personnage, justement parce que ces gros efforts sont tout à fait visibles (pour le coup, on est dans un registre qui me rappelle tout à fait les adaptations du Disque-Monde, où on a l’impression que les acteurs savent qu’ils jouent un personnage et ne s’en cachent pas vraiment). Bref, bof.
Pulsifer tient un poil mieux la route, et Shadwell, un peu moins crasseux et ignoble que son homologue littéraire, est curieusement attachant malgré tout.
Ça n’empêche, on commence, dans ce deuxième épisode, à détecter les moments où ce qui fonctionnait parfaitement sur la page a dû subir un gros lifting pour devenir un tant soit peu réaliste à l’écran.
Le gang des « Eux » fonctionne plutôt pas mal, mais là encore, le soufflé retombe dès qu’on compare au roman : la scène de torture inquisitoriale m’avait arraché des hennissements de rire, mais on passe complètement à côté dans sa version filmée (ce qui est tout à fait compréhensible : le rythme de la scène d’origine, et l’alternance entre narration et dialogues, est complètement impossible à retranscrire à mon avis). Les jeunes acteurs restent très bons, et Le Chien est impeccable (au passage, je me livre à un délit d’initié puisque j’ai eu l’occasion de lire Patrick Marcel qui en parlait sur FB : le nom français du Chien était « Toutou » à l’origine, ce qui était à se tordre de rire juste après une description de la bestiole indiquant qu’on voyait « brûler dans ses yeux les feux du pléistocène », mais le traducteur l’a changé – dans la dernière édition révisée- en « le Chien », sachant qu’un gosse de onze ans n’utiliserait pas ce genre de nom un peu neuneu pour baptiser son chien… Et il a raison… mais qu’est-ce que « je vais l’appeler… Toutou ! » m’avait fait rire !).
Quoi qu’il en soit, l’élan du premier épisode porte encore le second, même si cette énergie se dilue. Dès que Tennant et Sheen reparaissent à l’écran (avec des répliques excellentes et un jeu parfait, outrancier quand il le faut, subtil aux moments idéaux), c’est de nouveau l’extase.
Bref, jusqu’ici, Good Omens me donne l’impression d’une très belle adaptation d’une pièce classique avec deux premiers rôles qui éclipsent tous les autres. C’est une réussite, bien meilleure que ce que j’en attendais. Je ne manquerai pas d’ajouter un petit article pour vous dire si la fin est à la hauteur, mais vous pouvez déjà vous jeter dessus même si vous êtes comme moi des intégristes de Pratchett.
Et évidemment, il faut relire le bouquin. La VF est formidable (et une nouvelle version corrigée sort sous peu : je vous la recommande évidemment, et vous pouvez chiner la version d’origine parue chez J’ai Lu, avec « Toutou », pour deux ou trois euros chez Rakuten ou le vilain Amazon qui pue. De mon côté, j’ai déjà acheté le bouquin trois fois, dont une après un malencontreux incident impliquant un sac mal rangé, une boîte de thon au système d’ouverture « trigger happy » et quelques chocs violents et mal placés – Fun fact : vous aimez peut-être l’odeur des livres, mais je vous garantis que les pages macérées dans du jus de thon, c’est Mal). La VO est… ben elle est formidable aussi, et se lit même si vous n’avez pas un niveau d’anglais stratosphérique.
Et si l’humour vous a plu, si vous aussi vous avez henni,
jetez-vous sur Le Grand Livre des Gnomes, puis sur les bouquins du
Disque-Monde, sans oublier de faire un tour dans la biblio de Gaiman.
Things from the Flood – Ces années 1990 qu’il faut absolument revivre

Je travaille sur des jeux de rôle. Pas que métaphoriquement, hein, mon fauteuil est composé de vieux volumes rôlistiques entassés, couverts d’un revêtement en cuir de vieux rôliste mâché, c’est tout doux surtout à l’endroit où il y avait la barbe…
Où j’en étais, déjà ?
Ah oui : je traduis des jeux de rôle. J’effectue la traduction, ou parfois je la relis, je la corrige, je l’améliore (enfin, j’espère, sinon c’est vraiment pas de bol, mais disons que quand un traducteur traduit « when the shit hits the fan » par « quand la crotte heurtera le ventilo » – true story -, je n’ai pas trop de scrupules à amender sa prose).
Ce qui est vraiment bien, c’est que j’y joue aussi (aux jeux de rôle, suivez, un peu !), depuis des décennies (dont la coquetterie m’interdit de mentionner le nombre, hu hu hu). Par conséquent, on peut dire sans trop se tromper que je joins l’utile à l’agréable. Mais en réalité, mon travail n’est pas toujours agréable. Aller piocher pages 200-215 son arme à feu préférée dans « Space Marines du Cosmos contre les Gloumoutes Dégueulasses », c’est vraiment super fun, mais je vous garantis que traduire les quinze pages de tables chiffrées et de descriptions du genre « une arme à feu est un appareil mécanique destiné à projeter un petit bitonio métallique dans quelqu’un pour lui infliger une intoxication au plomb qu’on espère fulgurante », c’est vraiment pas folichon.
Ce qui est bien, en revanche, c’est de traduire des jeux comme Things from the Flood, actuellement en financement participatif ici, tu y vas, tu contribues, je te fais un bisou (qui fait scratch façon Velcro si tu as de la barbe, car moi aussi).
Tales from the Loop, zeu riteurne : ça sent comme l’esprit des ados
Things from the Flood est en quelque sorte le second volet d’une trilogie composé de deux ouvrages, donc pas une trilogie du tout. Une bilogie, au mieux, donc, voire un diptyque quand on sait causer comme des gens.
Tales (j’ai la flemme d’écrire from the Loop, c’est beaucoup trop long et ça me fatigue, et quand je fatigue je… rrrr…. Rrrrrr….. rrrrr….) vous proposait d’interpréter des enfants dans une uchronie basée sur les années 1980, et où existaient robots, technologies étranges et gigantesques transports à « magnétrine » (un principe basé sur le champ magnétique terrestre et permettant à de lourds appareils de voyager en suspension dans l’air, voyez si c’est pratique, avec ça on pourrait transporter des cargaisons d’un poids phénoménal, comme la connerie de Pascal Praud).
Le jeu s’appuyait sur la mode nostalgique des années 1980 et des œuvres de fiction contemporaines, et en particulier sur les films spielbergiens de l’époque (des Goonies à Monster Squad en passant par Short Circuit, Gremlins, etc.). Très bien tourné, pourvu d’un système simple et intelligent, Tales offrait un univers coloré où les personnages ne meurent jamais, mais qui présentait son lot de périls et de difficultés, le tout appuyé sur l’atmosphère extraordinaire des illustrations de Simon Stålenhag.
Things (from the Flood) reprend le principe de Tales, mais en le décalant d’une décennie : l’action se déroule désormais dans les années 1990. D’aucuns crieront donc qu’on les prend pour des vaches à lait et que le jeu n’est au mieux qu’une resucée du premier.
Et ils auront vraiment, mais VRAIMENT tort.
Things from the Flood emploie le même système que son prédécesseur (pour simplifier : on lance un certain nombre de dés à six faces, chaque 6 obtenu étant une réussite : ça peut sembler assez dur, mais les règles ménagent énormément d’effets particuliers permettant de relancer des dés, d’obtenir des réussites automatiques, etc.), mais lui apporte quelques différences qui, au bout du compte, changent radicalement la donne.
Dans Tales, on jouait des Enfants, et les Enfants, ça ne meurt pas dans les films d’action des années 1980. Ils sont pour ainsi dire revêtus d’une armure en scénarium, pas moyen de les zigouiller, ces petits salauds. Les Ados de Things, en revanche…
D’une façon très méta, les règles de Things permettent de retirer un personnage du jeu lorsqu’il a essuyé un trop grand nombre de traumatismes (des Séquelles). Chaque fois qu’un personnage subit une Séquelle après la première, il risque d’être « éliminé du jeu » : il meurt, il disparaît, ses parents déménagent et on ne le reverra plus… Cette élimination peut d’ailleurs être un peu retardée, pour qu’elle ne soit actée qu’à « la fin du film », juste avant que les crédits ne défilent. Le système simple et clair permet d’intégrer efficacement cette disparition dans la narration, et d’en faire un moment bouleversant s’il le faut.
Car les personnages de Things ne sont plus des gosses, mais des Ados, voire de vieux Ados (ils ont de 14 à 19 ans, tout de même) : on pense aux protagonistes de films un peu plus « tendus », comme l’excellent The Blob (que je vous recommande). Ils vont pouvoir se confronter à des menaces plus graves… et surtout, des thèmes nouveaux vont pouvoir s’inviter dans le récit…
Et c’est là que Things se démarque radicalement.
Le monde de Tales était un monde d’émerveillement, où tout était possible, où l’avenir était radieux, et où on allait sauver le monde sur un vélo de cross. Un excellent postulat pour un jeu capable de reproduire avec brio l’atmosphère des films d’Amblin et consorts.
Mais ça, c’était il y a dix ans. Le monde a changé. Les années 1990 sont celles de la crise. Une crise mondiale, qui répond à la métamorphose que subissent les personnages traversant une période difficile de leur vie. Le monde est en décrépitude. Les promesses des années 1980 ne se sont pas réalisées. Les robots sont devenus fous. La technologie déraille, les machines rouillent et sont abandonnées. Au squelette d’univers ébauché dans Tales s’ajoute une quantité de substance qui lui donne réellement vie. Un exemple ?

Le vrai thème de Things from the Flood
Le « Flood » du titre, c’est une inondation qui provient des profondeurs du Loop, ce complexe scientifique souterrain où se déroulent des expériences dont on ne sait pas grand-chose. Un jour, des eaux noires remontent du complexe et inondent la région où se trouvent les joueurs (dans les îles du lac Mälar si on joue en Suède, dans le Nevada si on joue aux États-Unis, dans la Creuse si on trouve un moyen de caler un Loop français quelque part…).
Le gouvernement déclare l’état d’urgence, et toute la population de cette zone doit déménager temporairement. C’est un véritable exil. Des familles perdent leur domicile (et leur travail du même coup, le Loop étant le principal employeur de la région) et doivent émigrer dans la ville voisine. Là, elles vont être hébergée grâce à des solutions d’urgence, de façon temporaire… pendant cinq ans.
Pendant cinq ans, la zone inondée par les eaux du Loop deviendra zone interdite. Des choses étranges y rôdent. Des machines y fonctionnent toujours. Le gouvernement en protège encore une partie, de façon plus ou moins efficace. Mais nous sommes dans les années 1990, les années des raves sauvages, et à cœur vaillant (et surtout à cœur d’ado) rien d’impossible : beaucoup d’ados vont traîner dans la Zone d’Evacuation.
Cinq ans plus tard, le danger potentiel semble écarté, et les habitants de la région du Loop vont pouvoir regagner leurs foyers. Qu’y trouveront-ils ? Quels souvenirs abritent encore ces maisons abandonnées pendant cinq ans ? Les retrouveront-ils saccagées, ou intactes ? Qu’est-ce qui risque de s’y cacher ?
La situation pose énormément de questions, autant de pistes pour des scénarios palpitants, basés sur une forme de décadence mêlée de nostalgie.
Cet aspect doux-amer est bien entendu délibéré : il fait partie du jeu, il est profondément méta. Ces gens qui reviennent dans un domicile oublié, c’est nous, les joueurs d’un certain âge, qui revisitons les années de notre jeunesse, de notre enfance, avec un regard différent, une vision peut-être plus globale, des attentes nouvelles. Une envie de revoir le match enregistré, ou réellement de le rejouer ?
La porte est ouverte, peu importe ce que l’on cherche en franchissant le seuil. Mélancolique sans être sinistre, délirant sans être absurde, et extrêmement touchant dans sa description du passage à l’âge adulte et des émois de l’adolescence, Things from the Flood transforme à mes yeux l’essai de Tales from the Loop, en offrant une expérience nouvelle, enrichie d’une strate qui donne un sens profond au jeu.
Je travaille sur des jeux de rôle. Tous ne sont pas formidables, tous ne me plaisent pas forcément. Mais Things from the Flood fait partie de ceux que j’apprécie et pour lesquels j’ai une tendresse particulière, parce qu’ils ont réellement un sens et ne se limitent pas à une « simple » expérience ludique : ils parlent de nous, ils expriment quelque chose au sujet de la nature humaine.
Et à cet égard, Things from the Flood fait partie des meilleurs.
Double feature – Simetierre & Shazam
Fidèle à une tradition désormais bien établie, je n’ai plus donné signe (ni canard, ha ha ha) de vie depuis des mois sur ce blog. Et aujourd’hui, j’ai envie de vous entretenir de choses absolument essentielles, sans lesquelles vous auriez sans doute énormément de mal à poursuivre une existence sereine, alors je reviens, notez combien je suis bon et compatissant.
En fait, je reviens du cinéma et je viens de voir deux sympathiques films, que j’ai énormément apprécié. Curieusement, alors qu’il s’agit de deux machins fort différents, je les ai aimés un peu pour la même raison. Bing, votre intérêt est accroché, je vous tiens. Non ?

Premier flime de ciména : Simetierre, de et avec Stephen King, sauf qu’en fait le film n’est pas de lui et qu’il ne joue pas dedans. Ha ! Alors attention, je risque un petit peu de vous spoiler, mais je vais tout faire pour que non, en fait. Je ne vous raconterai pas les trucs surprenants, mais je vais en parler. Bref, Simetierre est la deuxième adaptation du roman éponyme du King (qui l’a vraiment écrit, c’est promis, je déconne plus), et une adaptation très réussie, même s’il ne s’agit pas du film du siècle, ni même de l’année.
Simetierre, film de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, est loin, en effet, de surprendre le pestacleur par ses prouesses filmiques : c’est tourné un peu planplan, sans génie, mais de manière tout à fait efficace, un peu comme nombre de films des années 1990 qui n’allaient pas vraiment chercher midi à quatorze heures : l’intrigue se déroule de façon claire et lisible, les acteurs font carrément bien le taf, et on a droit à tous les plans bien craspecs qu’on était en droit d’attendre dans ce genre de production. Les réalisateurs ne se sont pas non plus privés d’un nombre considérable de jump-scares, lesquels, dans la salle 4DX (vous savez, celle où les sièges sont en mode rodéo et vous donnent de temps en temps de bons vieux coups dans les vertèbres ou vous crachent copieusement à la gueule – Note : ne pas voir trop de films sous la pluie dans ces salles si vous êtes plus ou moins solubles dans la bruine), donnent un sens nouveau à l’expression « projection cinématographique ». On ne dit plus : j’ai assisté à une projection de tel film, mais j’ai subi une projection lors du film. Les camions au klaxon apocalyptique du roman vous décollent régulièrement la pulpe du fond. Même chose pour les décors : les bois sont systématiquement brumeux, les intérieurs sombres, les cuisines remplies de couteaux…
Bref, si vous vous attendez à une grosse surprise
décoiffante sur le plan visuel ou même filmique… passez votre chemin. La forme
de Simetierre 2019 est extrêmement classique, invoquant même ce bon vieux John
Lightgow qu’il est toujours agréable de revoir à l’écran : c’est
confortable comme une bonne paire de charentaises, c’est bien foutu, les
acteurs sont très bons (y compris le petit Gage, dont on peut s’imaginer qu’il
s’agit du même que dans le film de Mary Lambert tellement il lui ressemble), mais
on n’est pas devant la palme de l’originalité (ni même le tuba de l’originalité ;
on n’est devant aucun matériel aquatique de l’originalité, quoi…).
Et puis vient ce moment du film où… ah merde, c’est vraiment plus du tout le
même film que celui de Lambert, ni même l’adaptation du roman. Surprise,
motherfucker. À partir de ce pivot, on a affaire à un autre récit, qui exploite
d’autres pistes et qui assume jusqu’au bout, pour proposer non pas une
relecture, mais une version en forme de « et si… » qui fait le taf
jusqu’à la dernière image.
Ca fonctionne, c’est fun (enfin… c’est affreux, en fait…) et ça exploite d’autres choses intéressantes. Le personnage de Zelda est utilisé très différemment, Rachel est bien plus présente et active que dans le film de Lambert (où elle était interprétée par une actrice très sympa mais qui joue, à mes yeux, comme un mannequin en plastique, et un mannequin en plastique pas super doué pour faire passer les émotions par le regard), et le film pose des questions différentes.
On apprécie d’autant plus le film si on a lu le roman et vu la précédente adaptation, puisqu’on s’amuse à jouer aux sept (millions de) différences au bout d’une heure. Il y a de très bons moments, la petite Jeté (sérieux, le thème de la projection est puissant dans ce film…) Laurence assure d’un bout à l’autre… Bref, un très bon moment et une version qui prend de gros risques du point de vue narratif tout en restant planplan dans sa technique. Il ne m’en faut pas davantage pour passer un bon moment.

Deuxième flime : Shazam. Bon, j’aime les superhéros, et je lisais, tout petit, les aventures un peu WTF du « red big cheese » avec plaisir (dans des recueils qu’on trouvait pour pas cher, vendus par paquet de cinq ou plus dans des sacs plastiques, au rabais, dans les supermarchés, quand les éditeurs bazardaient leurs fonds de stocks). Shazam est un film plein de bons sentiments et d’humour, avec un casting adorable et un thème tout simple : c’est cool, quand même, la famille. On pourrait s’amuser à projeter sur cette famille idéale une sorte de fantasme de l’Amérique, mais au bout du compte, les analyses psychologiques des films de superhéros, ça va bien cinq minutes.
Les films DC me déçoivent assez ces derniers temps, avec leur tendance à vouloir rendre « adultes » des univers fantasmatiques et conçus (à l’origine en tout cas) pour séduire le jeune public. Les films de superhéros bâtis exclusivement pour aller hameçonner le vieux fan de comics me semblent de plus en plus susceptibles de louper leur vraie cible. Je vais être un peu bas de plafond, mais quand je vais voir un film de superhéros, j’ai envie de voir des méchants très méchants et des gentils qui leur mettent sur la gueule. J’ai aussi envie que les jeunes puissent s’identifier à ces superhéros, qu’ils y trouvent un divertissement accessible pour eux et qu’ils en profitent un max. Et c’est ce que Shazam propose, avec une intrigue toute simple, un héros qui obéit à un principe narratif très sympa (le protagoniste recherche quelque chose, mais en réalité, ce n’est pas ce qu’il recherche qui lui manque réellement), et le film enchaîne les gags sans discontinuer, quitte à larguer son public adulte.
Mais moi, rusé tel le renard, je ne suis plus adulte quand je regarde un film de superhéros. C’est pour cette raison que j’ai beaucoup apprécié Aquaman (des requins qui servent de montures et qui balancent des rayons sous l’eau pour péter la tête à un crabe géant ? Count me in…), au même titre que Shazam.
Le film balance quand même pas mal de fan-service (la peluche de tigre, et aussi le « twist » final), les acteurs ados et enfants sont adorables, bref, c’est du bon film familial calibré, efficace.
Bref, de l’entertainment, et surtout du récit.
Bon sang, il se passe sans cesse des trucs dans Shazam. Des trucs très cons, souvent, mais des trucs. Le film remplit l’unique case qui définit pour moi un flime de qualitay : on ne se fait pas chier. On vient pour voir un mix entre Big (avec Tom Hanks) et Superman, et on y est (y compris avec un petit clin d’œil lorsqu’intervient le clavier de piano musical du magasin de jouets).
Et surtout, surtout…
C’est une « origin story ».
Manifestement, l’origin story (vous savez, ce récit où le héros découvre ses
pouvoirs) est considérée comme un peu has-been dans le monde des superhéros
ciné. « C’est déjà fait, tout le monde connaît tel ou tel héros, on n’a
plus envie de voir ça… » Eh bien je crois que si. Je crois que si moi, à
46 piges, j’ai vu une palanquée d’origin stories, ce n’est pas forcément le cas
de tout le public potentiel des films de superhéros. Et l’origin story, la
découverte des pouvoirs, c’est aussi un moment extrêmement jouissif : c’est
un fantasme d’ado ou d’enfant, et c’est tout simplement super gratifiant.
Pour conclure : deux films qui ne vont pas rafler des oscars, mais qui font bien le taf, qui racontent vraiment quelque chose, sans génie particulier, mais sans tenter de se la jouer non plus, deux belles œuvres d’artisans efficaces qui ont envie qu’on passe un bon moment au ciné. Ce qui n’est pas si facile que ça. Le point commun des deux films ? Leur capacité à réinventer une histoire au thème fort pour lui donner une issue différente, plus en phase avec les préoccupations de l’époque dont ils sont le reflet, et un vrai respect pour le matériau d’origine, avec suffisamment d’audace toutefois pour ne pas resservir la même soupe. Je leur mets huit petites pommes sur trois pêches, avec prix spécial des zygomatiques pour Shazam et oscar des gamins flippants pour Simetierre.

Sandy Julien
Traducteur indépendant
Works in Progress
- Secret World Domination Project #1 44%