combatdhiver

Deuxième livre de l’année 2014, Le combat d’hiver était encore un choix de livre « facile » de ma part, puisqu’il s’adresse plutôt aux ados, avec un récit clair et donc, en quelque sorte, une meilleure « lisibilité ». Dans un monde très semblable au nôtre (à quelques exceptions près), Helen et Milena, deux orphelines, découvrent un jour que leurs parents ont autrefois fait partie de la résistance qui s’opposait à la Phalange, un groupe armé despotique qui règne sur le pays. Quel pays ? On l’ignorera tout le long du bouquin, et c’est un choix de l’auteur, qui se place volontairement dans un contexte très légèrement décalé par rapport à la réalité pour raconter la lutte de la culture contre la barbarie.

J’ai énormément apprécié le début de ce roman plutôt tous publics : l’environnement du pensionnat est d’emblée très riche, et les éléments de fiction (les fameuses consoleuses) bien intégrés, intelligents et parfaitement plausibles. Le déroulement de la suite du récit m’a parfois moins emballé, surtout dans des situations dont l’issue paraît jouée d’avance et où l’intervention des protagonistes se limite par moments à être là et à attendre que l’histoire avec un grand H suive son cours. Curieux, car l’intrigue ménage de beaux moments d’émotion, des personnages touchants (l’excellent Basile, à côté duquel Faber, pourtant présenté comme une figure légendaire, fait presque curieusement double emploi), et des moments assez durs.

Cependant, je m’attendais à plus de noirceur, et surtout à plus d’interventions directes de la part des personnages, qui traversent certains passages difficiles par la simple vertu de leur existence, alors que d’autres, ou plutôt un autre, ne sera pas vraiment récompensé de ses efforts… Le pacifisme louable des personnages principaux perd un peu de sa crédibilité sur la fin du récit, qui offre cependant de bien belles scènes. Bref, malgré les éloges de la 4e de couv’, je n’ai pas trouvé la conclusion assez mouvementée, et surtout assez sombre, pour donner de l’épaisseur aux héros et les rendre dignes de l’admiration que les autres semblent leur porter.

J’ai l’impression, à écrire ces lignes, de paraître blasé, alors que beaucoup de choses m’ont plu dans le Combat d’hiver, mais j’ai l’impression d’avoir raté quelque chose dans ce bouquin, à tel point que je me demande si le sens de certains passages ne m’est pas passé au-dessus de la tête. À côté de ça, impossible de s’arrêter avant la fin : le récit est bien mené quoique chaotique (l’auteur avoue être parti sans réel plan, sans savoir où l’histoire allait le mener, et honnêtement, ça se sent assez souvent, même si le chassé-croisé des deux couples principaux, finement amené, donne l’impression qu’il garde le contrôle du déroulement de l’histoire, au moins à court terme). L’ensemble fait souvent preuve d’une grande originalité et déploie des thèmes rarement abordés, au travers de personnages bien campés, dont on se prend à regretter de ne pas les voir développés sur une période plus longue. L’épilogue m’a laissé sur ma faim, avec l’impression d’avoir vu des événements dramatiques par le petit bout de la lorgnette.

Bref, ce n’est pas une déception, tant s’en faut, mais j’ai l’impression que l’auteur en a peut-être trop gardé sous le pied, et qu’il aurait gagné à se lâcher par moments, à donner à l’histoire une conclusion plus viscérale. Quoi qu’il en soit, je vais le suivre et je lirai avec plaisir d’autres de ses œuvres !

Prochain bouquin : La lignée, premier tome d’une trilogie, donc ça y est : après le très court Berazachussetts et le livre pour ados (de 400 pages quand même), je repars sur de gros volumes de lecture. Le bouquin est écrit en collaboration avec Guillermo del Toro, ce qui n’est pas pour rien dans mon choix. Etant donné que nous avons fait une virée à Forum avec ma femme, j’en ai profité pour faire un stock de quelques trucs que je veux absolument lire aussi : Triumf, chez Panini, mais aussi le premier tome des Lames du Cardinal. Mon objectif cette année : au moins un roman de 400 pages environ par semaine. Sauf gros afflux de taf, ça doit être jouable, et ça devrait alimenter ce blog (et me permettre également d’écrire un peu, ce qui n’est pas un mal)… Tiendrai-je jusqu’au 52e bouquin sans faillir ? Eh ben… on verra bien !

À lire si :

* Vous aimez les univers un peu sombres, les histoires de résistance à l’autorité (oui, Hunger Games, c’est de toi que je parle, là).

* Vous aimez les récits plus ancrés dans l’émotionnel que dans l’action (même s’il y en a, et présentée de façon très dynamique).

* Vous aimez les belles histoires d’amitié et d’amour.

À éviter si :

* Vous espérez un récit poignant où les personnages saisissent leur destinée à bras-le-corps.

* Vous attendez une histoire vraiment sombre.

* Vous aimez que tout soit résolu, expliqué et détaillé jusqu’à la dernière page du bouquin.