Comme je n’ai pas posté depuis un bout de temps, critique d’un petit film indépendant dont vous n’avez peut-être pas entendu parler.

On est allé voir Avendjeurzes, zi inefiniti ouar, ce vékande, et je sens que vous trépignez tous d’impatience à l’idée de lire ma reviou de ce flime de ciména que personne n’a sans doute encore vu, et dont nul ne vous rebat encore les oreilles sur les réseaux sociaux. Ben c’était bien. Je risque de SPOILER, donc ne lisez pas ce qui suit si vous voulez conserver le suspense.

Je n’ai jamais été fan de Thanos et la pseudo-mythologie qui l’entoure (je préfère de loin Darkseid et les New Gods chez DC). Je ne suis pas fan, mais alors PAS DU TOUT, des comics de Starlin, que j’ai toujours trouvés bof bof (au même titre qu’une grande partie des “sagas cosmiques” de chez Marvel). C’est un pan de l’univers Marvel auquel je n’adhère pas. J’ai pourtant beaucoup aimé le bancal “Le tournoi des champions” (avec son erreur de scénar cosmique !) et même les premières aventures d’Adam Warlock, que je lisais dans ces petits bouquins en N&B qui vous tachaient les doigts et qui mélangeaient souvent superhéros et horreurs. J’adore les Gardiens de la Galaxie. J’aime Galactus et les Kree.

Mais Thanos, c’est vraiment le vilain de la lose totale. Sa motivation, dans les comics, réside dans le fait qu’il est amoureux de la mort. J’ai beau posséder de solides bretelles à suspension d’incrédulité, mais ça, ça ne passe pas, je trouve ça complètement con.

Du coup, la plus grande réussite du film repose sur ce Thanos bien plus finaud, voire pathétique, malgré sa tête d’Homer Simpsons violet, que la caricature des comics. S’il y a bien un personnage qui brille dans le film, c’est lui… Et pour cause : c’est le seul qui y bénéficie d’un authentique story-arc, tous les autres se cantonnant à en subir les effets.

J’ai beaucoup aimé le film, je me suis éclaté pendant les bastons, j’ai poussé des petits cris de chihuahua en rut, je me suis frotté les mains, et j’ai kiffé la majorité des blagues (que j’ai pourtant trouvé un cran en-dessous de ce qui avait été osé dans les derniers films comme Thor ou les Gardiens de la Galaxie). A la fin, je me suis dit : “ah les enflures de fion” pendant une fraction de seconde, mais bon, je suis fan de Marvel depuis… Bah depuis le début des années 1970, quand le dessin animé Spider-Man était diffusé à la télé… Du coup, le plan des “super-héros” morts, chez Marvel, hein…

Il m’a fallu y réfléchir beaucoup ce week-end pour avoir un avis définitif sur le film. En tant que film pur et dur, il n’existe tout simplement pas : il n’y a pas de scénario, pas d’arcs de personnages, juste une succession de bastons et de caméos, d’effets spéciaux et de punchlines…

Ouais, mais ça, c’est oublier qu’il y a eu 18 autres films avant… Avengers IW n’est pas un film à proprement parler : c’est la conclusion d’une immense saga cinématographique qui n’a à ma connaissance aucun équivalent jusqu’ici. Le film n’a aucune identité (je ne sais même pas qui réalise, tiens…), parce qu’il s’agit d’un vrai, d’un authentique crossover, comme on n’en a jamais vu au ciné.

C’est la grande fête de fin d’année des super-héros, celle où on revoit toutes les têtes connues, avec un plaisir qui se teinte d’une certaine nostalgie : on sait qu’il s’agit d’un moment important, et qu’ensuite, les choses vont changer… L’atmosphère lourde du film convient donc tout à fait à cette impression de tourner une page importante… avec tout ce que ça implique. La fin est d’autant plus poignante, parce qu’on a beau savoir que les personnages importants reviendront, on sent qu’on a passé un cap.

La grande fête de fin d’année des super-héros est jouissive, mais il y a quand même quelques persos qui font tapisserie. A côté d’un Dr Strange au mieux de sa forme (au point que j’espère contre toute attente que nous verrons une suite au premier film), d’un Thor qui poursuit un story-arc entamé dans son premier film et qui atteint la maturité malgré un chemin cahoteux, d’un Tony Stark égal à lui-même et toujours aussi fun, on a Captain America qui… ben… Il s’est laissé pousser la barbe, quoi. Au rayon des absents : Hulk (mais on sent qu’il va revenir en force), Hawkeye (c’est plus douloureux, parce que j’aime vraiment ce perso dans le MCU alors que je ne peux pas le sacquer dans les comics), et quelques autres qui sont plus effacés… Cela dit, gérer une telle ribambelle de personnages tenait de la gageure, et le film tient debout malgré tout, enchaînant les morceaux de bravoure.

Quand on a suivi toutes les autres franchises du MCU, on est à la maison : 2h et quelque de fan-service, non-stop, et je vous mets Peter Dinklage qui joue un nain géant (WTF ?) en bonus.
Bref, je suis sorti ravi du ciné : Avengers Infinity War n’est pas un bon film à lui seul, ce n’est peut-être même pas un film tout court, mais c’est une fin formidable pour cette curieuse forme de narration que représente l’ensemble du MCU. Nous avons eu la chance d’assister à la naissance d’un genre ciné inédit (à ma connaissance) qui a pioché des blocs de construction dans le cinéma traditionnel, mais qui a également fait son marché parmi les séries télé (et qui en a d’ailleurs créé une palanquée au passage…), voire parmi les serials du ciné d’autrefois, en créant ses propres gimmicks (la séquence post-générique).

C’est pas le tout, maintenant j’ai envie de voir Captain Marvel, évidemment…